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dération et pour l'unique intérêt de sa patrie. Mais si l'autre parvient à son but et qu'il n'ait autour de lui que des personnes qui lui soient entièrement dévouées, sa vivacité et sa grande complaisance pour toutes les fantaisies du Roi pourront l'entraîner plus loin que le véritable intérêt de sa patrie et la circonstance présente ne le permettent, outre qu'il aura l'avantage de manier à son gré l'esprit du jeune Prince par ses créatures. Telle est la position présente des affaires de cette cour, laquelle ne saurait tarder d'être tirée au clair, mais qui en attendant fait une espèce de bien, car on ne prend aucune résolution importante à l'égard des affaires étrangères et en particulier sur l'affaire de l'élection.“

moyen de la pluralité des voix, ne fût-ce que par la seule considération que, la pluralité des voix une fois établie pour être suffisante à l'élection d'un roi des Romains, serait autant que de rendre la couronne impériale héréditaire dans la maison d'Autriche, parcequ'alors la cour de Vienne serait toujours à même de se la procurer et de se passer même de la voix d'Hanovre, si elle trouve à propos de le faire.

Au reste, il court un bruit comme si le roi d'Angleterre avait eu quelque altération sur le parallèle que le public à Londres avait fait entre le feu prince de Galles et le prince Edouard connu dans l'histoire sous le nom de Prince noir. Quoique je ne regarde cela que comme une bagatelle, je voudrais cependant savoir de vous s'il est vrai que cette comparaison faite du public ait fait impression sur l'esprit du Roi.

Federic.

Nach dem Concept.


4920. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 4 mai 1751.

La dépêche que vous m'avez faite du 23 passé, m'a été bien rendue. Je suis parfaitement du sentiment de M. de Puyzieulx que l'affaire de l'élection d'un roi des Romains se passera tout tranquillement et que la cour de Londres se voudra prêter difficilement à la brusquer par une majorité des voix. Je présume d'ailleurs qu'après la déclaration énergique que le roi régnant de Suède a fait publier touchant le maintien de la forme présente du gouvernement de ce royaume, la Russie s'apaisera, et bien qu'elle ne laisse pas de continuer encore ses ostentations et ses brigues, surtout vers le temps de la Diète prochaine de Suède, je suis cependant persuadé qu'elle ne voudra point pousser les choses à l'extrémité.

Je vous remercie de l'avis que vous m'avez donné de l'arrivée du marquis d'Argens à Paris. Dites-lui que, s'il croit avoir quelque chose à me demander, il n'aura qu'à m'en écrire lui-même.

Comme je compte d'arriver à Wesel le 17 du mois de juin qui vient, je serai bien aise de vous y trouver alors, pourvu que l'état de votre santé et de vos forces vous permettent d'entreprendre ce voyage. Je souhaiterais même que vous vous y rendiez un ou deux jours plus tôt que j'y arriverai, afin de pouvoir vous soulager et remettre un peu,