<459>clos la traduction de ce qu'il contient précisément, en vous faisant cependant mes instances de vouloir m'en garder un secret impénétrable là-dessus et de vouloir d'ailleurs faire en sorte qu'il n'en passe rien à votre cour par la poste ordinaire, ni que là il n'éclate rien de cette confidence.

Federic.

Les instructions du comte de Flemming à Londres n'ayant point été regardées comme suffisantes pour pouvoir conclure avec lui le traité de subsides, et ce ministre ne s'étant d'ailleurs point trouvé muni de pleins-pouvoirs pour cela, on est convenu de charger le comte Keyserlingk à régler cette affaire de la manière la plus convenable. Sur quoi, celui-ci en ayant averti les ministres d'Angleterre et de Hollande, ils sont entrés tous trois en conférence sur ce sujet avec le comte de Brühl.

Comme donc on n'avait pu s'entendre jusqu'ici dans la négociation du susdit traité de subsides sur deux points, dont l'un a pour objet la voix électorale de Saxe sur laquelle la cour d'Angleterre veut que la Saxe lui donne une assurance par écrit, et l'autre un corps de troupes saxonnes — la cour de Saxe ne voulant s'engager que verbalement pour sa voix et ne faire mention, dans le traité, d'un corps de troupes qu'à condition que l'Angleterre se reversât envers elle qu'elle ne viendrait jamais à lui demander lesdites troupes, d'autant plus qu'il lui avait été donnée assurance que le paragraphe concernant un corps de troupes saxonnes ne serait inséré dans le traité que simplement pour la forme et ne servirait à Sa Majesté Britannique uniquement que pour mettre devant son Parlement les causes qui l'avaient porté à la conclusion de ce traité — le comte de Keyserlingk, pour apporter quelque tempérament propre à acheminer la conclusion de l'affaire et pour empêcher surtout que la cour d'ici ne prenne, en attendant, d'autres engagements, a proposé que le traité serait signé par les ministres d'Angleterre et de Hollande sur le pied qu'on le souhaite ici, sauf toutefois à eux d'en procurer la ratification de leur cours, qui, par là, garderaient les mains libres.

C'est en conséquence de cette proposition que les ministres d'Angleterre et de Hollande ont signé le 13 de ce mois le traité en question; à quoi ils se sont prêtés d'autant plus facilement par la réflexion qu'ils ont eu lieu de faire, savoir que, comme quelques membres du ministère d'ici étaient très bien intentionnés pour la France, il se pourrait facilement que ceux-ci se servissent de l'occasion que leur fournirait la joie publique du prochain accouchement de la Dauphine, en cas qu'elle vînt à mettre au monde un Prince, pour faire faire au comte de Brühl quelques pas désavantageux à leurs cours. Le chevalier Williams a envoyé le traité ainsi signé à sa cour, par un courrier qu'il a fait partir le 14 de ce mois, de sorte qu'il faudra voir présentement si la cour d'Angleterre y voudra donner son consentement sur ce pied-là.

Nach der Ausfertigung; die Beilage nach dem Dechiffré der von Tyrconnell eingesandten Abschrift. Im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.