4790. A LA COMTESSE DE BENTINCK A BERLIN.

Potsdam, 13 février 1751.

Madame la Comtesse de Bentinck. Ayant lu avec attention le mémoire que vous avez attaché à la lettre du 3 courant, pour servir d'éclaircissement à vos demandes, je suis fâché de vous avouer que j'y trouve une telle complication de calculs, de questions de droit, de discussions économiques et d'autres particularités dont je n'ai aucune idée, que je ne suis pas à même d'en rien décider. A vue de pays pourtant, l'affaire me paraît être uniquement du ressort de ceux à qui vous demandez l'emprunt que vous souhaitez, c'est-à-dire à mes États de la Marche Électorale. Si vous pouvez leur faire voir la solidité de l'hypothèque que vous leur offrez, de manière qu'ils en demeurent satisfaits et se déterminent de plein gré à vous avancer les sommes que vous désirez, je ne ferai nulle difficulté d'y donner mon consentement. Mais c'est aussi tout ce que je suis à même de faire en votre faveur par rapport à l'affaire en question. Car d'obliger mes États malgré eux de satisfaire à vos désirs ou de les forcer à reconnaître pour solides et suffisantes des hypothèques qui ne leur paraîtraient pas telles, vous sentirez de reste que cela ne me convient nullement et que je ne le pourrais, quand je le voudrais, sans blesser et affaiblir le crédit public. Ainsi c'est auxdits États seuls qu'il faut adresser vos propositions et avec qui vous devez discuter et arrêter l'affaire. Avant d'avoir amené les choses à ce point-là, il est inutile de vous donner la peine de me faire des représentations ultérieures.

Federic.

Nach dem Concept.