4791. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 13 février 1751.

J'ai été très satisfait de vos expéditions que vous m'avez faites du 6 et du 9 de ce mois; elles me mettent parfaitement devant les yeux l'état de la désolation où sont les finances de la Saxe et les procédés désespérés de ceux qui en ont le maniement, pour creuser l'abîme de plus en plus. Comme toutes ces circonstances me font craindre de plus en plus pour mes sujets créanciers de la Steuer et pour ceux qui ont d'ailleurs des prétentions justes et fondées à la charge de la cour de Saxe, j'ai ordonné à mes ministres du département des affaires étrangères de vous instruire par une ample dépêche, qui apparemment vous parviendra à la suite de celle-ci, sur la manière dont vous aurez à vous conduire à ce sujet avec le comte Hennicke, et ce que vous devez lui déclarer à ce sujet. Je m'y réfère et ne vous réitère, sinon que vous ne devez pas perdre aucune occasion pour presser ledit ministre à ce que soit fait satisfaction à mes sujets créanciers, et pour lui faire comprendre que je ne sois plus d'humeur de me faire endormir et amuser<268> par de belles promesses qui n'ont eu aucun effet. Tâchez surtout d'abuser ce ministre des échappatoires en conséquence desquels il s'imagine de pouvoir traîner la satisfaction due à mes sujets.

Quant aux dépenses que la cour de Saxe veut faire pour l'achat de fusils et pour la fourniture de tentes, je n'en saurais rien dire; mais plus vous voyez qu'on donne dans des dépenses aussi frivoles et inutiles, plus vous devez presser à ce que mes sujets créanciers soient satisfaits. Au surplus, vous devez être extrêmement attentif sur toutes les menées de la cour où vous êtes, afin de pénétrer au possible ses vues cachées. Au reste, je suis bien content de la réponse que vous avez donnée aux demandes que le comte de Lœwendahl vous a faites sur mon sujet.268-1

Federic.

Nach dem Concept.



268-1 Maltzahn hatte laut seines Berichtes vom 9. Februar dem französischen Marschall Löwendahl auf die Frage, ob er den König von Preussen im April in Potsdam oder Berlin seine Aufwartung werde machen können, die Antwort gegeben, dass er den König von der Absicht des Marschalls benachrichtigen werde.