5146. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 19 octobre 1751.

Votre rapport du g de ce mois m'est heureusement parvenu. J'applaudis fort que vous traitez avec bien de la délicatesse ce canal487-1 dont vous avez tiré jusqu'ici de si bons et si utiles avis, et que vous le ménagez au possible. Je souhaiterais même que vous ne le nommiez plus dans vos rapports ordinaires, ou, s'il est indispensablement nécessaire d'indiquer son nom ou son caractère, que vous ne le fassiez que dans les dépêches que vous dirigez à moi seul immédiatement.

Quant aux affaires de la Diète en Suède, elles vont jusqu'ici à souhait, et tous mes avis en sont qu'il y règne une grande unanimité, de façon qu'on en présage qu'elle sera courte et ne roulera que sur l'arrangement d'économie du royaume, et que les États assemblés marquent presque généralement une grande affection et attachement pour les personnes de Leurs Majestés Suédoises : enfin, qu'à moins qu'il n'arrive un accident tout-à-fait inattendu, il y avait tout lieu d'espérer que cette Diète s'écoulerait fort tranquillement et qu'il n'y sera question d'aucune affaire qui donnerait lieu aux voisins de s'en récrier et de s'en mêler.

<488>

Pour ce qui regarde la négociation de la vente de mes domaines en Hollande, vous saurez déjà par la dernière dépêche que je vous ai faite à ce sujet que l'affaire n'est plus dans une assiette où il pourrait être question de communiquer les regîtres, et qu'elle a pris une toute autre tournure, depuis qu'on m'a offert un si vil prix pour en faire la cession.488-1

Federic.

Nach dem Concept.



487-1 Vergl. S. 480 Anm. 1.

488-1 Vergl. S. 472.