<342> fait, au cas qui je voulusse les entreprendre, mais qu'elle prêterait plutôt l'assistance la plus forte à la Saxe, ce qu'on avait aussi exigé des cours de Vienne et de Londres.1

Le sieur Funcke a confié à un de ses intimes que le chancelier Bestushew l'avait assuré que sa souveraine ne manquerait pas de se déclarer aussi favorablement à cet objet que l'avaient fait les cours de Vienne et de Londres, lesquelles, à son dire, avaient promis de s'intéresser vivement dans cette affaire, mais ledit sieur Funcke s'est plaint amèrement du depuis à son ami de l'indolence de l'impératrice de Russie, qui, donnant depuis quelque temps plus que jamais dans les plaisirs, marquait beaucoup d'éloignement pour toute affaire sérieuse, de sorte que le chancelier Bestushew n'avait pu trouver encore le moment de lui en faire son rapport, et que ceci était l'unique raison du retardement de la déclaration, qui d'ailleurs se ferait sûrement en conformité de ce que la cour de Dresde demandait.

L'on m'ajoute que le ministère russe, en attendant que le rapport en fût fait, avait envoyé au sieur de Gross une information sur ce que dessus, dont le précis était que, quelque sensibles que puissent être à la cour de Dresde les menaces qu'on m'attribuait, l'impératrice de Russie ne pouvait pas s'imaginer que je dusse me porter pour un objet aussi mince que les prétentions de mes sujets à des démarches violentes qui coûteraient beaucoup, et dont il était impossible de prévoir les suites; qu'en tout cas l'Impératrice remplirait ses engagements, qu'elle serait portée à faire parler sur cette matière ses ministres dans le sens que la cour de Dresde le demandait, pourvu que préalablement elle s'engageât à faire faire la même démarche aux cours de Vienne et de Londres et que ce qui serait convenu entre elles soit communiqué d'avance à l'Impératrice, afin que toutes les trois cours puissent en même temps faire tenir un langage semblable à leurs ministres.

L'on m'apprend que l'Impératrice a donné à la suite une résolution conforme à la susdite déclaration, que le comte Woronzow avait touché en même temps l'accession de la Saxe au traité de Pétersbourg, et que le général Pretlack, auquel, aussi bien qu'au sieur Guy Dickens, le sieur Funcke avait parlé de ces insinuations, avait répondu qu'il était encore incertain s'il subsistait effectivement des engagements entre la cour de Dresde et celle de Vienne.

L'on finit que le sieur Funcke, très mécontent de ces modifications et objections, tout comme de la façon de penser peu favorable du général Pretlack, s'en était plaint amèrement, se flattant cependant que les idées, très peu favorables à la Saxe, dudit général ne seraient point adoptées à Vienne, quoiqu'il craignît qu'on n'y traitât l'affaire en question avec la lenteur ordinaire.

Le sieur Funcke a confié d'ailleurs à son intime que sa cour pré-



1 Vergl. S. 318.