<343>tait actuellement une attention particulière à l'accession au traité de Pétersbourg, et qu'en conséquence d'un avis que le comte Brühl lui avait donné, elle serait peut-être faite dans peu. Qu'au surplus ledit comte Brühl l'avait instruit que le roi d'Angleterre avait marqué au comte Rex à Hanovre combien il était satisfait des sentiments entièrement favorables de la cour de Dresde aux désirs de celle de Vienne sur l'article de l'élection d'un roi des Romains, et que Sa Majesté Britannique avait promis qu'elle emploierait non-seulement tout son crédit auprès de la cour de Vienne pour en obtenir une convenance désirée à la Saxe, mais qu'outre cela elle se donnerait toutes les peines imaginables pour arranger le mariage proposé entre les deux cours,1 qui rendrait principalement leurs intérêts en Pologne les mêmes, et qu'on travaillerait alors de concert pour avancer les desseins communs et que le ministre anglais à la cour de Vienne recevrait des instructions suffisantes pour cet objet.

Voilà des anecdotes intéressantes, sur l'authenticité desquelles vous saurez fermement compter et qui doivent vous conduire à faire plus de découvertes encore sur ces objets importants : en attendant, je vous demande le secret le plus absolu de cette communication.

J'ai encore à vous dire qu'il m'est revenu depuis peu que vers la fin du mois de novembre ou au mois de décembre de l'année passée, il doit être arrivé secrètement à Vienne un homme dont le nom est Berkenmeyer, natif du pays de Mecklembourg, où il a autrefois été en service du Duc régnant, mais qui vit à présent d'industrie. Ce malhonnête homme doit, à ce que j'apprends, s'être offert auprès les intimes de la cour de Vienne de vouloir découvrir contre une reconnaissance réelle les desseins que j'avais arrangés pour surprendre le pays d'Hanovre pour m'approprier la direction absolue du Mecklembourg2 et pour m'opposer de force contre l'élection d'un roi des Romains. Quoique je connaisse la cour de Vienne trop sage et de trop de pénétration pour qu'elle dût se laisser imposer par les mensonges d'un tel coquin, je serai cependant bien aise, si vous saviez sous main, et sans faire semblant que vous êtes instruit de ses fourberies, déterrer quelque chose de lui, pour m'apprendre s'il [y] est actuellement encore, quel accueil on lui a fait et si on l'a entendu sur ses mensonges. L'on m'a dit qu'il doit être logé dans les faubourgs de Vienne, où il doit garder l'incognito, mais ne laisser cependant de voir les ministres en cachette.

Je n'ai plus eu de vos nouvelles touchant l'abbé Carluzzi.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. VIII, 603.

2 Vergl. S. 321.