<422> d'arrangement, et que les Autrichiens, voyant que les craintes qu'on a eues pour les États d'Hanovre sont tout-à-fait frivoles, ne voudront plus faire camper leurs troupes qu'en petits corps, pour leur faire faire l'exercice comme à l'ordinaire. Ce qui m'a fortifié un peu dans ces idées, c'est que justement dans le temps que je voyais à Berlin les régiments qui y sont en garnison, il y apparut un nommé comte Martinengo qui, peut-être pour mieux se cacher, se qualifiait major en service de Sardaigne et qui, après avoir vu passer devant moi les régiments à Berlin, passa à Breslau pour y être présent aux revues, d'où, aussitôt qu'il avait vu lever le campement et retourner les régiments dans leurs quartiers ordinaires, partit tout droit à Dresde.

Voilà de quelle manière j'envisage présentement les choses; je serais bien aise que vous approfondissiez, en combinant ce que vous apprenez là où vous êtes, si mes conjectures sont justes ou non, et que vous m'en informiez. En attendant, je vous recommande bien encore d'avoir dans ces moments vraiment critiques l'œil vigilant sur tout ce qui se passe chez vous et de m'en instruire le plus exactement. J'accuse la réception de votre dépêche du 5 de ce mois.

Federic.

Nach dem Concept.


5884. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Neisse, 8 mai 1753.

J'ai bien reçu votre rapport du 1er de ce mois et ne suis pas peu surpris de l'effronterie du nommé Rehnitz dans ce qu'il est, sans ma permission et clandestinement, en Saxe, pendant que je suis absent de Potsdam.1 Songez seulement de le faire retourner de bonne grâce et soyez persuadé alors que votre homme n'aura plus lieu de craindre de ses écarts, puisqu'en tout cas je préviendrai Rehnitz et le ferai encoffrer, pour n'avoir plus à appréhender ses fredaines.

Je dois d'ailleurs vous informer que du temps que je fus en dernier lieu à Berlin et que j'y vis les régiments qui y sont en garnison, il y arriva un certain comte Martinengo qui se qualifia major en service du roi de Sardaigne, mais que j'ai soupçonné d'abord être envoyé expressément pour espionner ce qui se passe à l'égard des troupes et d'autres arrangements militaires. Comme cet homme est en après parti pour la Silésie, où il resta pour voir le campement auprès de Breslau jusqu'au jour que le camp fut levé et que les régiments rentrèrent dans leurs garnisons, après quoi il partit incontinent pour Dresde, je serai bien aise que vous l'observiez pour savoir s'il fréquente le ministre de Brühl ou plutôt le comte Rutowski, ou s'il ira tout droit à Vienne, afin de pouvoir m'en faire votre rapport.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 141.