<145> nie est toujours le me; votre raison supérieure est toujours ingénieuse et gaie. J'espère que V. M. daignera m'envoyer quelque nouveau conte sur la folie de ne vouloir pas qu'un prince afferme son bien, lorsqu'il est permis au dernier paysan d'affermer le sien; cela ne me paraît pas juste, et rite assurément un troisième conte.

J'ai eu l'honneur de vous parler, dans ma dernière lettre, du nommé Morival, cadet dans un de vos giments, à sel; c'est un jeune homme très-bien , et dont on rend de fort bons moignages. Est-il convenable qu'il ait é condamné à être brû vif chez des Picards, pour n'avoir pas salué une procession de capucins, et pour avoir chanté deux chansons? L'inquisition elle-me ne commettrait pas de pareilles horreurs. Pour peu qu'on jette les yeux sur la scène de ce monde, on passe la moitié de sa vie à rire, et l'autre moitié à frémir.

Conservez-moi, Sire, vos bontés, pour le peu de temps que j'ai encore à ter et à ramper sur ce malheureux et ridicule tas de boue.

402. A VOLTAIRE.

Potsdam, 24 mars 1767.

Je vous plains de ce que votre retraite est entourée d'armes; il n'est donc aucun jour à l'abri du tumulte! Qui croirait qu'une publique t être bloquée par des voisins qui n'ont aucun empire sur elle? Mais je me flatte que cet orage passera, et que les nevois ne se roidiront pas contre la violence, ou que le ministère français modérera sa fougue.