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102. A LA MÊME.

Neumarkt, 30 décembre 1740.



Ma très-chère sœur,

Je suis au désespoir de vous savoir sur votre départ.a Je vous souhaite tout le bonheur et tout le contentement imaginable à Baireuth, et je me trouverai toujours trop heureux lorsque vous voudrez me faire le sensible plaisir de me venir voir. Si vous avez été satisfaite à Berlin, c'est que vous avez bien voulu l'être. On n'a pu vous faire tous les plaisirs qu'on aurait souhaité, et je me suis vu obligé de partirb dans un temps où j'aurais bien voulu n'avoir d'autre occupation que celle de vivre uniquement pour vous. Faites, s'il vous plaît, bien mes compliments au Margrave, et soyez persuadée que, dans quelque pays du monde que je végète, en quelque situation que je me trouve, et dans quelque fortuné qui m'arrive, vous me trouverez toujours les mêmes sentiments de tendresse, d'estime et d'attachement avec lesquels j'ai l'honneur d'être, ma très-chère sœur, etc.

103. A LA MÊME.

Camp de Strehlen, 4 février 1741.



Ma très-chère sœur,

Je saisis l'occasion du départ du major Gleichen pour vous assurer encore une fois, ma très-chère sœur, de ma parfaite tendresse. Je


a Selon les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, la Margrave repartit pour Baireuth le 5 janvier 1741, et non le 12, comme elle le dit dans ses Mémoires, t. II, p. 305.

b Voyez t. II, p. 66.