<218> ses passions se seront éteintes, il se réconciliera avec le ciel, et le triumvirat de la Vierge, d'un confesseur zélé et du Duc pourrait bien se former en faveur de la proscription des protestants; mais c'est encore trop tôt d'y penser. Je crains, ma très-chère sœur, de vous ennuyer en allongeant ma lettre, et par mon bavardage vous ne vous apercevrez que de reste de l'oisiveté à laquelle se livrent ceux qui boivent les eaux. Daignez me continuer votre précieuse amitié, et ne doutez point que si je ne suis pas tout à fait un Pirithoüs, je ferai tous mes efforts pour l'atteindre, afin de vous convaincre de la tendresse, de l'estime et de tous les sentiments avec lesquels je suis, ma très-chère sœur, etc.

219. A LA MÊME.

Potsdam, 22 novembre 1749.



Ma très-chère sœur,

Une légère indisposition m'a privé pendant quelques jours du plaisir de m'entretenir avec vous, ma très-chère sœur. Je suis bien aise de vous savoir en bonne santé. La Reine m'a fait trembler au récit de l'incendie qui a pensé vous brûler. Je suis bien aise de n'avoir été informé du danger que vous avez couru qu'en apprenant en même temps qu'il ne vous en était arrivé aucun mal. Je ne puis vous mander d'ici que la mort de notre bon vieux duc.a Il était sur son départ de Königsberg pour Berlin, lorsque le soir, à table, il lui prit un


a Frédéric-Guillaume, duc de Holstein-Beck, né le 18 juin 1687, mort à Königsberg le 11 novembre 1749. Voyez t. II, p. 78, 79, 86 et 87, et t. XXV, p. 576. Voyez aussi les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 6.