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226. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Le 29 novembre 1750.



Ma très-chère sœur,

J'ai eu le plaisir de recevoir encore deux de vos chères lettres. Je ne vous ai pas dit la moitié de ce que m'a fait sentir votre départ. Je me borne à faire des vœux bien sincères pour votre heureux voyage, et pour tout ce qui peut vous être agréable et contribuer à la douceur et à la félicité de votre vie. Je vous rends mille grâces, en même temps, des belles branches que vous avez eu la bonté de me donner. Croyez, ma chère sœur, qu'il ne me faut aucuns signes visibles pour me faire souvenir de vous. Je vous rends cet hommage que les chrétiens réformés rendent à leur Dieu; votre culte est établi dans mon cœur, et il vous est tout acquis. Je me flatte que vous en êtes persuadée, ainsi que de tous les sentiments d'estime et de tendresse avec lesquels je suis jusqu'au dernier soupir de ma vie, ma très-chère sœur, etc.

227. A LA MÊME.

Ce 31 (décembre 1750).



Ma très-chère sœur,

Ce qui me console de votre absence, c'est de vous savoir en parfaite santé et de bonne humeur, comme il me le paraît par votre lettre. Les histoires que vous avez la bonté de me marquer sont très-singulières; nous n'en avons ici que de plaisantes; ce sont de ces éphémères auxquels la redoute donne naissance, et qui périssent après