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9046. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH A WELESLAWIN.

Au camp devant Prague, 5 juin 1757.

Mon cher Maréchal. Pour vous répondre à la lettre que vous m'avez faite aujourd'hui, je vous dirai que je trouve, tout comme vous, la redoute en question trop éloignée,1 partout mal placée et mal construite, qui ne peut être d'aucune utilité, et qui n'est d'ailleurs point assez fermée. Mais comme ce poste est une fois occupé, et que je pense, tout comme vous dites, qu'on n'aime pas d'abandonner des ouvrages une fois faits, nous ne saurions donc l'abandonner qu'après le bombardement fini.

J'observe cependant que le côté droit de la petite redoute est ouvert, par où je crois qu'il n'y a autre chose à faire que d'y placer derrière un bataillon et de l'y faire camper, pourvu qu'il n'y soit pas exposé au feu de l'artillerie ou d'autres armes à feu de l'ennemi. En tout cas, et quand il n'y aura moyen de faire autrement, il faudra au moins que cette redoute soit mieux appuyée de l'autre côté vers les hauteurs prochaines.

Après l'entreprise passée, qui a malheureusement réussi à l'ennemi,2 il faut que vous soyez persuadé qu'il en tentera certainement encore une; de dire que cela se fera aujourd'hui ou demain, c'est ce que je ne saurais faire, mais je vous recommande du mieux d'y avoir attention et d'être partout sur vos gardes, afin qu'il ne nous arrive pas un pareil malheur que celui que nous avons essuyé.

Quant aux commandements mêlés,3 vous avez très bien fait d'ordonner qu'il n'y en ait absolument plus; cela fait une terrible différence dans les choses, et je ne permettrai jamais qu'on en fasse contre tout ce qui est en usage parmi mes troupes. Et, sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


9047. AU MARGRAVE RÉGNANT DE BAIREUTH A BAIREUTH.

Camp devant Prague, 5 juin 1757.

Monsieur mon Cousin, Beau-Frère et Frère. J'ai vu, par la lettre du 2 de ce mois qu'il a plu à Votre Altesse de me faire, et le précis qui y était joint, le cas arrivé avec le lieutenant-colonel de Reitzenstein4 et le parti que Votre Altesse a voulu prendre là-dessus. Comme j'ai tous les égards et l'amitié possible pour Votre Altesse, je veux bien condescendre par ces considérations que Votre Altesse puisse garder ledit Reitzenstein à Plassenburg, mais en même temps je requiers Votre



1 Vergl. Nr. 9044.

2 Vergl. S. 119. Anm. 2.

3 Vergl. Nr. 9044.

4 Der ansbachische Oberstlieutenant von Reitzenstein, welcher von den Preussen unter dem Oberstlieutenant Mayr (vergl. S. 91. 92) gefangen worden war, hatte in Baireuth den Schutz des Markgrafen angefleht und war von diesem, die Zustimmung des Königs vorbehalten, auf der Plassenburg in Gewahrsam genommen worden.