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9196. AU PRINCE HENRI.1

[Leitmeritz, 13 juillet 1757.]2

Mon cher Frère. Je vous suis obligé des nouvelles que vous me donnez. Il n'y a rien de nouveau ici, sinon que je viens de recevoir des lettres de mon frère de Prusse. Brandes l'a joint,3 Daun et le prince Charles ont marché à Münchengrætz. Il y a un corps de 6,000 hommes à Niemes, que l'on dit commandé par Morocz. J'ai attendu tirer aujourd'hui du côté de Zahorzan, je crois que c'est votre patrouille, ou bien que les pandours ont voulu s'approcher du cimetière de Billerbeck.4 Nos blessés sont tous partis aujourd'hui pour Dresde.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9197. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LEIPA.

Der Prinz von Preussen meldet, Lager bei Leipa 11. Juli: „Nous avons envoyé ce matin le trompette autrichien qui avait des lettres pour le général de Retzow, à Leitmeritz, et on a cru que, accompagné d'un de nos trompettes pour sa sûreté, on le laisserait passer : le coup n'a pas réussi, et notre trompette revient dans l'instant avec ma lettre.

J'ose demander vos ordres sur les cas qui pourraient arriver. Toutes nos nouvelles confirment que la grande armée, après avoir passé Viser à Münchengætz, doit se camper à Niemes, où. est à présent le général Morocz. Ce mouvement les approche du chemin de Zittau par Reichstadt et Gabel. S'ils le font, ils seront à même d'être à Zittau aussitôt que nous; et si nous devons nous rendre à Zittau, il ne nous reste alors d'autre chemin, pour ne leur point prêter le flanc, que par Georgenthal, qui doit être très difficile. Je joins la déposition d'un hussard et d'un autre déserteur, d'une femme, et un rapport du major Belling, de Gabel. Le trompette autrichien qui est arrivé hier, a été questionné par le général „Winterfeldt sur toutes sortes de matières; il a dit que le général Kheul était détaché avec 15,000 hommes. Je vous demande en grâce de me donner des ordres positifs sur ce que vous ordonnez que je fasse. J'ose encore vous avertir qu'ici nous n'avons que pour 10 jours de pain, et que le transport que le général Brandes5 a conduit à Zittau, n'a amené que pour quatre semaines de farine. Je ferai reconnaître un camp qu'on m'a proposé de prendre, au cas que l'armée de Daun se campe à Niemes; alors la droite sera à Brims, Walten devant le front, et la gauche à Gabel, ce qui couvrira le chemin de Zittau. Ce qui commence le plus à manquer ici, c'est la viande, la plupart des régiments n'étant point fournis de boeufs. Le pays n'en fournit pas suffisamment, à cause que les pandours et hussards l'empêchent. Le Noble a mis le feu à une centaine de huttes de pandours et pris leurs manteaux. J'ai l'honneur d'être jusqu'au tombeau etc.“

[Leitmeritz, 13 juillet 1757.]6

Pour vous mettre en état de juger ce que vous et moi devons ou pouvons faire, je dois d'avance vous mettre au fait de notre situa-



1 Der Prinz befand sich seit dem 7. Juli in Zahorzan. Vergl. Milit. Nachlass des Grafen Henckel. Hrsg. v. Zabeler (1846) 1. 2. S. 246. 247.

2 Vergl. Henckel, S. 25t.

3 Vergl. S. 233. Anm. 4.

4 Der durch Billerbeck besetzte Kirchhof von Zahorzan. Vergl. Henckel, S. 247.

5 Vergl. S. 233-

6 Das Datum nach der chiffrirten Ausfertigung.