<43>

On pourra renforcer le corps que commande M. de Broglie de troupes de l'Empire, savoir du Palatin, de Cologne, de Bamberg, et de 6,000 Hessois qu'on pourra avoir si l'on s'y prend bien; ce qui composera, le tout sommé, 30,000 combattants.

Les Saxons, joints à mes troupes qui se trouvent actuellement sur le bord de la Taya, font 40,000 hommes.

Les trois armées distribuées de la façon que je viens de le dire donnent de triples attentions à l'ennemi. S'il forme trois corps, pour faire face toute part, il sera inférieur partout. S'il s'oppose à deux de ces corps, le troisième agira sans opposition, et par conséquent obligera la reine de Hongrie d'accepter la paix.

L'opération du corps de la Bavière regarde donc la Haute-Autriche, celle du maréchal de Broglie Tabor, Budweiss et Linz, par où il pourra se joindre selon le besoin avec le corps de la Bavière. Mes opérations regarderont Briinn, Presbourg et Vienne si l'ennemi ne vient en force ici, et dans ce cas, je ne dois que le contenir, ce qui facilitera aux autres d'exécuter sans résistance ce projet.

Il ne s'agit donc que de faire de bons arrangements, de se bien concerter, et, ensuite, d'agir avec vigueur.

Je suis dans la ferme persuasion, vu le délabrement de l'armée autrichienne, que ce projet exécuté nous donnera la paix au mois de juillet.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Das Schreiben eigenhändig.


704. AU GÉNÉRAL COMTE DE RUTOWSKI A IGLAU.

Znaym, 21 février 1742.

Monsieur. Comme je ne doute point que le courrier d'hier ne vous aura bien apporté ma réponse sur votre lettre du 19 de ce mois, j'ai bien voulu vous réitérer la satisfaction que j'ai eue à cause des ordres que vous avez reçus de la part de votre cour. Rien n'aurait pu arriver plus à propos dans les circonstances présentes, et j'attends avec impatience un officier de votre part, pour l'instruire de tous les avis que j'ai reçus touchant les mouvements que l'ennemi doit avoir l'intention de faire. Je suis etc.

J'ai reçu des nouvelles fort importantes de l'ennemi, il ne s'agit pas ici de badinage, mais de choses si importantes qu'elles doivent régler le sort de l'Europe. Je vous prie donc instamment de m'envoyer quelqu'un, afin que nous puissions prendre ensemble des arrangements solides pour notre sûreté et pour notre réputation. J'espère aussi, que selon le projet que j'ai communiqué à M. Renard, vous voudrez bien faire occuper Teltsch et Jamnitz.

Federic.

Nach einer Abschrift im Königl. Haupt-Staatsarchiv zu Dresden.