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4008. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Berlin, 6 décembre 1749.

J'ai reçu vos dépêches du 18 et du 21 du mois dernier. Il est sûr, et des avis secrets que j'ai eus par de très bons.canaux me le confirment, que le chancelier de Russie, Bestushew, a déclaré ministérialement tant à milord Hyndford qu'au ministre de l'Impératrice-Reine — quoique seulement de bouche et point par une réponse formelle par écrit — sur les mémoire; qu'ils ont présentés à ce sujet, que la Russie n'attaquerait pas la Suède actuellement ni à la mort du roi de Suède, sans s'être consultée préalablement là-dessus avec ses alliés. Mais comme je vous ai déjà marqué par mes dépêches antérieures que nonobstant cela le susdit Chancelier ferait tout pour tenir, en attendant, les affaires du Nord dans une espèce d'incertitude, il vient de prendre la résolution de faire parvenir, par un courrier qu'il expédiera à l'instant, au ministre de Russie à Stockholm un mémoire pour proposer ufie convention à la Suède par laquelle la Suède doit garantir à la Russie le traité de la paix de Nystad et la forme présente du gouvernement qu'elle prétend y être confirmée, et que la Russie garantirait à son tour au royaume de Suède à perpétuité la succession à son trône. Voilà le nouveau biais que ledit Chancelier a pris pour tenir en suspens la tranquillité du Nord. Et comme il n'est pas du tout à présumer que la Suède voudra jamais goûter une telle proposition, qui la mettrait dans une dépendance entière de la Russie et lui fournirait [le prétexte] de se mêler, toutes et quantes fois elle voudrait, des affaires intérieures de la Suède, je crois que le ministère anglais, bien informé de tout ceci, fait semblant de n'avoir aucunes nouvelles de la Russie, afin de pouvoir tirer son épingle du jeu, selon la tournure que les affaires du Nord prendront. Ce que j'ai bien voulu vous dire pour votre direction.

Federic.

Nach dem Concept.


4009. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 6 décembre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 26 de novembre dernier. Je ne doute point du tout que la cour de Vienne n'ait effectivement plusieurs voisins auxquels elle ne souhaite pas grand bien, et que ce ne soit moi et le roi de Sardaigne qui soyons les principaux d'entre ceux. Vous pouvez cependant être bien persuadé que, si autrement il n'arrive quelque événement absolument imprévu qui paraisse être des plus favorables à la cour de Vienne, cette cour n'entreprendra rien d'éclatant, avant qu'elle n'ait pu exécuter les vues qu'elle a conçues de faire élire l'Archiduc aîné roi des Romains.

Federic.

Nach dem Concept.