<207> chevaux; ils avaient la demi-armure; ils combattaient par escadrons, et ils menaient souvent du canon avec eux.

En 1653,a il survint une brouillerie entre l'Électeur et le palatin de Neubourg, touchant la succession de Clèves. A cette occasion, l'Électeur augmenta ses troupes : il leva cinquante-deux compagnies de cavalerie, et quatre-vingt-deux compagnies d'infanterie; et le comte de Wittgenstein passa à son service avec les régiments de cavalerie de Wittgenstein, de Storckow, et d'Osten, et ceux d'infanterie de Pissart, de Hanau, et de Maillard.b Après que l'Électeur eut accommodé ses différends avec le Palatin, il licencia la plus grande partie de ses troupes.

La guerre qui s'alluma peu de temps après entre Charles-Gustave et la république de Pologne, donna lieu à une nouvelle augmentation : l'Électeur, soutenu des subsides suédois, fit les derniers efforts pour mettre une armée sur pied; selon les archives, sa cavalerie montait à quatorze mille quatre cents chevaux.c Ce nombre paraît exagéré de beaucoup; cependant ce qui pourrait rendre ce fait croyable, ce sont les noms des chefs et des corps, que l'on nous a conservés, à savoir : les gardes; les généraux Waldeck,d Kannenberg, Derfflinger; les colonels Lottum, Spaen, Siegen, Manteuffel, Schenck, Wohlraht,e Strantz, Reinau, Halle, Eller, Quast; dragons : Waldeck, Canitz, Kalckstein, Lesgewang, Lehndorff, Sack et Schlieben. Comme le dessein de l'Électeur était d'attaquer les Polonais, dont la force principale consiste en cavalerie, il se peut qu'il voulût leur opposer les mêmes armes et un corps en état de se faire respecter d'eux. Son


a En 1651.

b M. de Hertzberg nomme ces trois officiers Bissürt, comte de Hanau, et Maillard.

c Le Roi a tiré le chiffre de l'effectif de l'armée en 1655, du Theatrum europaeum. t. 7, p. 806; cependant il a omis, d'après Manteuffel, le régiment Lesgewang, fort de huit cents hommes de cavalerie : de là vient que son chiffre total n'est pas d'accord avec celui de quinze mille deux cents, donné par le Theatrum europaeum.

d George-Frédéric comte de Waldeck, alors lieutenant-général.

e George-Henri de Wallenrodt, colonel.