<369>de la paix, et de la satisfaction qu'Elle aura d'avoir conduit cette entreprise à une heureuse issue; mais, si Elle donne de l'air à M. de Neipperg, en lui laissant Vienne et ses derrières libres, il se renforcera, l'hiver, de 30 à 40,000. Hongrois, et il faudra le printemps prochain commettre au hasard une chose dont à présent Elle tient la décision entre Ses mains.

Votre Altesse Électorale fera tout ce qu'Elle jugera à propos, mais Elle aura sûrement lieu de regretter le parti qu'Elle prend d'aller à Prague, et les effets Lui montreront que je ne me trompe pas dans mon prognostique; d'ailleurs, si Elle agit avec lenteur, à présent qu'Elle n'a point d'ennemi à tête, Elle perd tout l'avantage qu'Elle pouvait tenir du bénéfice du temps, et la différence des opérations est totale lorsqu'on a l'ennemi vis-à-vis de soi, ou lorsque l'on est maître de diriger ses mouvements sans opposition. Je dois ajouter à tout ceci que Votre Altesse Électorale ne peut assez bien faire garder tous les débouchés de l'Italie qui conduisent en Bavière ou en Basse-Autriche, sans quoi une diversion de cette nature bouleverserait tout Son plan.

Les marches que j'ai faites jusqu'ici m'ont éloigné assez considérablement de Breslau pour en rendre la communication difficile, ce qui a empêché jusqu'à présent le comte Törring de se rendre au camp.

Je suis avec beaucoup d'estime et de considération, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse Électorale le très fidèle ami et cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


546. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A COPENHAGUE.

Breslau, 7 octobre 1741.

Je me suis bien attendu que le ministre d'Angleterre à la cour de Danemark se donnerait tous les mouvements imaginables, ainsi que je le vois par votre dépêche du 26 septembre dernier, non seulement pour renouveler avec cette couronne le traité de subsides qui va expirer dans peu de mois, mais encore d'obtenir une augmentation considérable du corps de troupes qu'elle doit fournir en vertu dudit traité au Roi son maître. Il est très sûr que Sa Majesté Britannique se voit avec regret déchue de cette espèce de dictature qu'elle prétendait exercer ci-devant dans les affaires d'Europe, et qu'elle prend de loin des mesures pour remonter sur sa bête et pour recouvrer son ancienne supériorité. Vous jugerez aisément qu'il m'est d'une grande importance que ce dessein ne réussisse point, et qu'il est de mon intérêt de voir traverser les négociations que la cour britannique entame de tous côtés, pour se faire des alliés à la tête desquels elle puisse rétablir son autorité de jadis, et se rendre derechef arbitre de l'Europe. Ainsi vous employerez tout votre savoir-faire, et vous n'épargnerez rien de tout ce qui dépend de vous, pour contrecarrer de bonne grâce, par le ministre de France, l'abbé