<74> ait même fait entendre par le contenu de sa dépêche que les ministres de Russie pourraient bien se relâcher de quelque chose sur le montant des subsides qu'ils avaient demandés, les ministres anglais ne laissaient pas que d'y persister dans la façon de penser que je vous ai expliquée dans la dépêche que je vous ai faite du 16 du mois d'août passé,1 et qu'il y avait toute l'apparence que le susdit changement de résolution2 du ministère anglais ne serait pas de durée, si la France reprenait le ton haut, vu que l'on n'était pas là en état d'y prendre aucune mesure violente dans le moment présent, où surtout il convenait aux intérêts particuliers des Pelham — pendant l'absence desquels les ministres anglais s'étaient avisés de faire la déclaration étrange au duc de Mirepoix — que les différends en question s'étouffassent, et que ce n'avait été que pour faire plaisir au roi d'Angleterre que le Grand-Chancelier et le lord Carteret voudraient soutenir la légalité des tribunaux, afin d'éviter d'un côté de donner une satisfaction à moi et d'avoir de l'autre une prétention en réserve à ma charge pour s'en servir dans les circonstances plus favorables qu'aujourd'hui.

Mon intention est que vous devez communiquer tout ceci à M. de Saint-Contest; aussi veux -je bien abandonner à votre discernement si vous croyez convenable de faire entrevoir quelque chose de ce que je vous ai marqué par ma dépêche ci-dessus alléguée et par le mémoire y joint des chipoteries que le sieur Guy Dickens a eues avec les ministres de Russie -et des subsides énormes que ceux-ci ont prétendus de l'Angleterre.

Federic.

Nach dem Concept.


6033. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 14 septembre 1753.

Quand j'eus reçu votre dépêche immédiate du 2 d'août dernier, il me paraissait que vous vous doutiez sur la réalité des avis qui m'étaient parvenus sur la négociation que le sieur Guy Dickens avait entamée en Russie touchant un corps considérable des troupes de Russie que le roi d'Angleterre désirerait avoir à sa disposition en Livonie contre des subsides, dans le cas que ses États en Allemagne fussent attaqués de moi. Comme du depuis j'ai trouvé l'occasion d'avoir de très bon et sûr lieu3 des copies exactes et bien authentiques de tous les mémoires qu'on s'est donnés de part et d'autre pendant cette négociation, tout comme le projet de convention à faire entre les parties contractantes que le chancelier Bestushew a donné au sieur Guy Dickens pour le faire approuver en Angleterre, et encore le résultat d'un conseil secret qu'à l'instigation et par les intrigues dudit chancelier Bestushew l'impératrice de Russie avait assemblé à Moscou, je n'ai pas hésité de vous



1 Nr. 6001 S. 51. Vergl. S. 54. 70.

2 Vergl. S. 71. 72.

3 Vergl. S. 70 Anm. 4.