<330> n'y saurait donner trop d'attention pour empêcher que la France et ses alliés n'en ressentissent un grand préjudice qui leur serait d'un dommage irréparable.

Au reste, je ne saurais assez vous recommander encore de n'épargner aucune peine pour me mettre parfaitement au fait des articles de l'instruction du duc de Nivernois.1 Outre cela, je désire savoir de vous, de manière à y pouvoir tabler fermement, si l'augmentation des troupes de France aura encore effectivement lieu, ou bien si ce n'a été qu'une ostentation et si, après la publication qui en a été faite, l'exécution de l'arrêt, comme il est bien déjà arrivé parfois, en a été suspendue. Il me paraît d'autant plus nécessaire que vous donniez une attention non interrompue à ces sortes de matières et que de temps à autre vous me les retouchiez, que, sur vos lieux, on se ravise sans fin et qu'on y change de plan du soir au lendemain.2 Aussi ne perdrezvous pas de vue, mais me marquerez de temps en temps la façon dont on pense dans le Conseil de France, et si une bonne fois on commence à y prendre des résolutions mâles et raisonnables.

Au surplus, je ne vois pas quelles instructions vous pourriez attendre de moi sur le projet de la France concernant le traité de subsides à renouveler entre celle-ci et la Saxe, après que je vous ai déjà allégué et détaillé à différentes reprises3 toutes les raisons qui me font envisager pareil engagement comme inutile à la France et nuisible à la cause commune. Je m'y borne donc et ajoute ici que cette besogne vient à cesser entièrement, les Saxons eux-mêmes ayant rompu là-dessus, pour s'embarquer avec l'Angleterre.4

Federic.

Nach dem Concept.


7024. [PROJETS D'UNE LETTRE A ÉCRIRE AU DUC DE BRUNSWICK].

Schreiben des regierenden Herzogs von Braunschweig, Braunschweig 8. October 1755: „Sire. Un courrier anglais m'apporta hier la ci-jointe lettre, par laquelle le lord Holdernesse a accompagné la déduction qu'il souhaite d'être présentée à Votre Majesté5 de même qu'une carte de l'Amérique septentrionale. Il a, dans l'autre lettre aussi jointe, répondu séparément sur la confidence que je lui avais faite dans les termes relationnés à Votre Majesté,6 ce qui me fait croire qu'il ne soupçonne rien que tout ce que je lui ai écrit, ne soit pas de mon propre mouvement.

Après lui avoir promis d'avoir soin de ses déductions et de la carte, comme aussi que, d'abord que je serais informé de sentiments de Votre Majesté sur tout ceci, je ne tarderais pas d'en donner part, je lui réponds par rapport à la seconde lettre : «  que je n'étais ni assez au fait, ni assez hardi quelles pourraient être les propositions que Votre Majesté juge acceptables, que bien d'indices me faisaient cependant croire qu'il y en ait des conditions qui pourraient convenir à Votre Majesté. »

Je souhaite que ce soit conforme aux intentions et volontés de Votre Majesté, desquelles j'attends la direction de mes démarches ultérieures.



1 Vergl. S. 324.

2 Vergl. S. 312. 315.

3 Vergl. S. 243. 282. 288.

4 Vergl. S. 318.

5 Vergl. S. 272.

6 Vergl S. 287.