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salut de deux provinces exposées à être ravagées, comme un objet assez important pour faire une convention par le moyen de laquelle je leur épargne la dévastation; que j'étais mortifié de voir qu'on regardât de pareils objets comme des bagatelles, que, pour moi, je n'avais pas pensé de même, lorsque le prince de Lorraine l'année 1744 pénétrait en Lorraine,1 que cependant je me règlerais sur la façon de penser de M. Rouillé, à moins qu'on ne voulût établir une différence entre les ménagements qu'il faut garder pour des provinces dépendantes de la France, et qu'on n'a pas besoin d'avoir pour les provinces dépendantes de la Prusse.

Vous voyez par la conclusion de M. Rouillé que ce qui le fâche, c'est que j'ai négligé de demander sa permission pour faire ma convention, et j'en appelle à tous les jurisconsultes pour savoir si une tête couronnée a le droit de faire des traités ou si elle est obligée d'en solliciter la permission auprès d'un autre prince. La conclusion du discours de M. Rouillé est un aveu tacite de l'innocence de la démarche que j'ai faite, et il conclut par dire qu'il ne manquait que sa permission pour rendre cet acte légitime; il me permettra de n'en point convenir, et cela vous donne un si beau champ que je ne doute en aucune manière que vous ne lui fassiez sentir, avec cette douceur qui vous est propre, toute l'absurdité de son raisonnement. Comme les matières deviennent intéressantes, ne ménagez point le papier, et qu'il vous arrive plutôt de trop écrire que d'écrire trop peu.

Je m'en rapporte, d'ailleurs, à vous pour l'adoucissement des termes, sans cependant que vous altériez rien au fond des choses.

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept: „Réponse à Knyphausen“ .


7276. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 7. Februar, über den Eindruck des preussischenglischen Neutralitätsvertrages: „Le parti anglais rejette la faute sur le comte Kaunitz, le roi d'Angleterre s'étant vu obligé de prendre cet engagement, le comte Kaunitz n'ayant voulu se prêter à rien, et prétend qu'on perdrait tout le fruit qu'on avait à espérer de la Russie, et craint même un changement dans le système général … Je sais que le marquis d'Aubeterre pense noir sur cet

Potsdam, 17 février 1756.

Le rapport que vous m'avez fait du 7 de ce mois, m'a été fidèlement rendu. Je vous écris pour votre direction qu'après que le ministère de France a été fort en humeur par rapport à ma convention de la neutralité de l'Allemagne faite et conclue avec l'Angleterre, et qu'après avoir jeté sont



1 In der Abschrift, welche der Cabinetssecretär am 17. Februar zur Correctur vorlegte (vergl. S. 115 Anm. 2), hat der König correcter „Alsace“ eingesetzt. Vergl. Bd. in, 207. 208.