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Lobositz, 6 octobre 1756.

Monsieur mon Frère et Cousin. Je ne viens que de recevoir aujourd'hui ici la lettre que vous m'avez écrite le 25 de septembre, et vous sais tout le gré imaginable de la communication confidente des circonstances que vous y avez comprises. Je suis bien fâché de ce qu'on met si peu d'empressement dans des choses qui devraient faire dans la conjoncture présente la principale attention à ceux auxquels il importe le plus de soutenir la cause commune et prévenir par là encore, quand le temps le permet, des maux qui, pourvu que cette malheureuse léthargie et la désunion où l'on se laisse entraîner, continuent, ne seront plus à remédier et entraîneront la ruine de la religion, de la balance du pouvoir et de la liberté germanique. Quant à moi, je n'ai rien omis, rien négligé pour réveiller l'attention de ces gens et pour les disposer à une intelligence étroite, et, comme je leur prêche d'ailleurs d'exemple, venant de battre l'armée autrichienne en Bohême, je me flatte au moins que cela les ranimera à faire les efforts indispensables pour leur propre conservation et pour se garantir à temps encore des suites qui les menacent. Votre Altesse aura la bonté de réitérer au prince Louis les sentiments de mon estime distinguée, et je suis avec cette considération et cette amitié à jamais inaltérable que Votre Altesse me connaît, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le très bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.


8165. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 17. September: „Comme l'on craint que, si Votre Majesté est obligée d'aller en avant et de poursuivre Sa pointe contre les Autrichiens, les Français ne se mettent aussi d'abord en mouvement vers l'Allemagne, les ministres ont jugé à propos de songer, dès à présent, à former une armée capable de leur faire face. Pour cet effet, l'on instruit le sieur Mitchell des idées où l'on [est] ici à cet égard, aussi bien que de la réquisition que l'on a faite au prince Louis de Brunswick, pour commander cette armée.1 On souhaiterait aussi également qu'il plût à Votre Majesté de faire mettre tout de suite en mouvement les 11,000 hommes qu'Elle a promis de fournir pendant le courant de cet hiver, pour couvrir l'électorat, afin qu'en cas de nécessité ce corps n'eût pas une trop longue marche à faire, produisit

Lobositz, 6 octobre 1756.

J'ai reçu les dépêches que vous m'avez faites du 17, du 21 et du 24 de ce mois, et me réfère à ce que je vous ai fait marquer antérieurement par mes ministres touchant les circonstances présentes. J'y ajoute seulement que je suis toujours du sentiment, et mes lettres de France me le confirment, que les États d'Hanovre n'auront pas à craindre cette année-ci de quelque tentative de la France contre eux,2 vu la saison trop avancée qui ne permettra plus de faire une pareille opération; mais la chose saurait arriver autrement l'année qui vient,



1 Vergl. S. 219. 407.

2 Vergl. S. 490. 491.