<306> des propositions à faire, elle devait s'expliquer clairement et dire ce qu'elle exige, et ce qu'elle veut donner.

Voilà des anecdotes que vous devez confier aux ministres anglais pour leur représenter l'état présent des affaires, en les priant toujours de n'en pas faire d'éclats, afin de ne pas me ruiner le canal d'où elles me viennent.

Federic.

Nach dem Concept.


8646. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Dresde, 23 février 1757.

J'ai bien reçu vos rapports du 13 et du 15 de ce mois, au sujet desquels je veux bien vous dire que vous devez continuer au mieux de me marquer tout ce que vous saurez apprendre des nouvelles de France, afin de m'en bien instruire.

Quant aux propos que vous me tenez par rapport au payement des intérêts que les Hollandais ont à prétendre à la charge de la Steuer en Saxe,1 vous devez être persuadé que j'aurais fait jusqu'à l'impossible pour contenter ces bonnes gens là-dessus, s'il y avait des moyens à le faire, mais il faut voir de ses propres yeux, pour s'en faire une idée exacte, le triste état de la caisse de la Steuer et son dérangement, tant par les fortes avances que le comte de Brühl en a tirées avant le temps de mon entrée en Saxe, que par la grande confusion qui règne dans ses comptes, [de sorte] que les miens, malgré toutes les peines qu'ils se sont données pour les débrouiller, n'y ont point pu réussir, et que ce délabrement a été aussi la cause pourquoi mes propres sujets n'ont rien reçu la foire passée de Saint-Michel2 en décompte des capitaux et des intérêts qui leur devaient être préférablement payés en conséquence de la convention faite avec la cour de Dresde.3 Aussi suis-je moralement persuadé que, quand même les troubles présentes n'auraient pas existé, il aurait été impossible aux Saxons de satisfaire en quelque façon aux créanciers de la Steuer, sujets de la République.

J'observe en passant que, supposé même que je fisse des efforts pour faire payer les intérêts à ceux-ci, je ne crois point que cela mènerait jamais les États à faire une augmentation de leurs troupes.4

Du reste, j'ai quelque soupçon que tout ce qui s'est [débité] de la marche prochaine d'une armée française pour agir séparément au Rhin, ne soit qu'une ostentation pour en imposer au roi d'Angleterre et pour appuyer les propositions qu'à ce qu'on apprend, le sieur d'Afffy doit avoir faites au Grand-Pensionnaire 5 pour une paix séparée avec l'Angleterre, ce que vous tâcherez d'éclairer au mieux.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. XIII, 444.

2 Vergl. Bd. XIII, 473.

3 Vergl. Bd. X, 163.

4 Vergl. S. 274.

5 Slingelandt war nicht Pensionär. Vergl. S. 291 Anm. 3.