<135> à 1300 chevaux, je vous prie de prendre soin des cinq escadrons de Székely et de celui de Seydlitz que vous avez là-bas, pour que tout cela soit complet vers le printemps. Il y a grande apparence, vu le délabrement des Autrichiens, que nous aurons la paix au printemps; mais, quand même on en serait sûr, il n'en faut pas moins travailler, pour se mettre dans une situation formidable, l'argument de la force étant le seul que l'on peut employer avec ces chiens de rois et d'empereurs.

Werner a chassé les Autrichiens de toute la Haute-Silésie. Il est à Troppau et pousse des partis en Moravie. On dit que nous avons quelque gloire; en cas que nous en ayons, nous n'en sommes pas moins des gueux de héros. Je vous prie donc d'assister Borcke dans ses opérations de finances:1 il nous faut de l'argent, et j'aime mieux, puisqu'il le faut, fouler le pays ennemi que mes pauvres sujets.

Voilà une longue lettre, mais je n'ai pas le temps de la rendre plus courte. J'ai encore à régler ici mon cordon et la bloquade de Schweidnitz, et je crois pouvoir partir le 31 pour Breslau. Adieu, mon cher frère, ne m'oubliez pas, et soyez persuadé de la haute estime et de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Je n'ai aucune nouvelle de mon frère Ferdinand;2 je ne sais pourquoi je crains pour lui, mais j'ai le cœur serré.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


9645. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.3

Striegau, 28 décembre 1757.

Monsieur mon Cousin. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 19 de ce mois. Il me semble que vos opérations s'arrêtent tout court;4 si vous laissez le temps au duc de Richelieu qu'il attire à lui des troupes, tout manquera.

Vous avez fort bien fait de menacer de représailles; si les Français brûlent encore,5 je ferai brûler Hubertsburg.

Au surplus, ayant reçu jusqu'ici toutes vos lettres, vous aurez, j'espère, toutes mes réponses. Mais donnez-vous patience, et prévenez6 les secours de Richelieu. Je suis avec les sentiments de la plus parfaite estime, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin

Federic.7



1 Vergl. S. 88. 90.

2 Vergl. S. 127.

3 Die Berichte des Prinzen vom 26., 27. und 28. December sind aus Uelzen datirt.

4 Vergl. Nr. 9621 und S. 129. 134.

5 Vergl. S. 87. 116.

6 In der Vorlage: „prenez“ ; in der eigenhändigen Weisung: „qu'il prévienne“ .

7 Für das Hauptschreiben befindet sich eine eigenhändige Weisung auf der Rückseite des Berichts des Prinzen vom 19. December aus Altenhagen; auf Grund derselben ist obiges Schreiben abgefasst.