<654>prise, j'ai trouvé ce que je n'y cherchais pas. Cette médaille1 prouve que les objets vus de loin se présentent sous des apparences plus favorables que ceux que l'on examine avec des microscopes. Je vous renvoie, comme vous me l'ordonnez, ce monument suisse qui me confirme dans l'ancienne idée qu'on avait de cette nation.

Pour moi qui n'ai ici ni prophète2 ni devin, je ne peux vous entretenir que des événements passés, et, pour satisfaire votre curiosité, je vous dirai que j'ai entouré Daun de ce côté ici de l'Elbe, que nos hussards lui ont brûlé deux magasins importants en Bohême, que les troupes de l'Empire ont été chassées par Wunsch qui campe à Dohna, que Finck a battu hier à Maxen le général Sincere, que Daun sera obligé de passer l'Elbe pour se sauver par Zittau en Bohême, et que les armées ne se battront pas. La paix paraît vraisemblable, mais il reste toujours à nos espérances de distinguer les probabilités des certitudes, et il faut si peu de choses pour changer les idées des hommes, surtout de ces barbares qu'on appelle politiques, qu'il ne faut se fier à rien. Je crois qu'il nous faudra jusqu'au 25 de ce mois pour purger la Saxe d'ennemis, et qu'alors nous rentrerons tranquillement à Dresde. Je bénirai le Ciel que cette dure et dangereuse campagne se finisse ainsi mieux que nous ne pouvions l'espérer, il y a trois mois. Je vous embrasse, ma chère soeur ; je vous félicite sur votre retour à Berlin ...3

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


11616. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Wilsdruff, 21 novembre4 1759.

Votre rapport du 9 de ce mois m'a été bien rendu, à la suite duquel je n'ai, cependant, pas trouvé cet exemplaire que vous alléguez de quelques nouvelles lettres5 du maréchal de Belle-Isle que le ministère a jugé à propos de faire imprimer là, et que j'aurais aimé de voir.6

L'arrangement qui a été pris entre la cour nouvelle de Madrid et



1 Die Schreiben der Prinzessin aus dieser Zeit liegen nicht vor.

2 Vergl. Bd. XVI, 267. 286.

3 Der Schluss des Schreibens unpolitisch.

4 Vom 21. November vergl. auch das Schreiben an die Herzogin von Gotha in den Œuvres Bd. 18, S. 172.

5 Vergl. schon S. 517.

6 Dem Minister Finckenstein wird in einem Cabinetserlass, Wilsdruff 21. November, mit Bezugnahme auf obigen Bericht Knyphausen's aufgetragen, das Exemplar der Briefe von Belle-Isle, welches mit dem Duplikat des Berichts an das Ministerium gelangt sei, dem Könige einzusenden „pour satisfaire à ma curiosité“ . An die Eröffnungen des neapolitanischen Gesandten anknüpfend, äussert der König auch gegen Finckenstein, dass an eine Diversion in Italien während des jetzigen Krieges nicht mehr zu denken sei. Zum Schluss wird dem Minister gedankt für die Mittheilung eines Schreibens von Münchhausen, d. d. Hannover 14. November, „qui me parait assez judicieuse par rapport à quelques circonstances y contenues.“