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11642. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Wilsdruff, 4 décembre 1759.

Mes malheurs n'étaient point encore à leur fin, lorsque je vous écrivis mon avant-dernière lettre.2 J'avais à peine redressé le revers qui m'est arrivé avec le corps de Finck, que je viens d'en essuyer un autre. J'avais détaché le général-major de Diericke à l'autre rive de l'Elbe3 en reconnaissance aux environs de Meissen, uniquement pour observer les mouvements que l'ennemi saurait faire de ce côté-là, et pour couvrir nos transports sur l'Elbe. Les ordres que je lui avais donnés, portaient expressément de ne point s'engager avec l'ennemi,4 mais de se replier sur Torgau, dès que quelque corps supérieur viendrait à lui. Il a été trop malheureux de s'arrêter trop longtemps,5 quand hier matin un corps fort supérieur de l'ennemi l'a attaqué presque de tous côtés à la fois, et nous n'avons pu sauver6 de son détachement que la cavalerie qu'il avait, avec 4 bataillons, encore le reste de son infanterie, faisant le nombre de 800 hommes, ayant été fait ce matin prisonniers de guerre.7

Vous pénétrez très bien à quel point pareils revers doivent me déranger, sans qu'il y ait de ma faute. Si vous êtes à même de m'aider, c'est à présent le moment de le faire. 5 ou 6000 hommes de votre armée que vous feriez marcher en Saxe dans le Voigtland,8 me seront d'un grand secours, uniquement pour me débarrasser ici. Je ne les garderai point, et vous les aurez de retour, dès que vous en disposerez. Après que vous avez fini le siège de Münster, et que je n'ai nullement lieu de douter que l'armée française, que vous avez vis-à-vis de vous, ne dût commencer à se retirer pour aller en quartiers d'hiver, un détachement de 5 à 6000 hommes au Voigtland ne doit guère gêner le reste de vos opérations, qui, en attendant, me serait d'un grand secours et me donnerait le loisir de me remettre.

Si, contre mon attente, le malheur voulait que vous vous trouvassiez dans le cas de me refuser ce secours momentané, j'ai lieu de croire que peut-être vous le regretteriez bien vous-même au printemps prochain. Je me flatte tout9 de vos sentiments pour moi.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



1 Der Prinz befand sich nach seinen Berichten im Monat December in Kroffdorf. Vergl. S. 644. Anm. 1.

2 Nr. 11627.

3 Vergl. S. 675.

4 Vergl. Nr. 11611.

5 An Finckenstein (vergl. Nr. 11643): „II s'est arrêté trop longtemps pour ne pas pouvoir plus se retirer en conséquence de ses ordres.“

6 An Finckenstein: „et tout ce que nous avons pu faire, a été de retirer sa cavalerie etc.“

7 Der König theilt diese Nachrichten, Wilsdruff 6. December, in ähnlicher Weise dem Generalmajor v. d. Goltz (vergl. S. 653) mit, „damit Euch sonsten nicht etwa durch ungegründete Berichte ein mehreres und unrichtiges Geschrei gemachet werde“ , und fügt den Befehl hinzu, ihm zu schreiben, „was dorten passiret und was de Ville und dessen Corps machet, auf dass Ich wisse, wie es eigentlich dorten stehe.“

8 Vergl. S. 666.

9 In der Vorlage: de tout.