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11645. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Wilsdruff, 5 décembre 1759.

La lettre de Votre Altesse du 29 de novembre dernier m'a été bien rendue, et c'est avec toute la satisfaction possible et la reconnaissance la plus parfaite que j'y ai vu votre projet de m'envoyer notre cher neveu le Prince héréditaire1 avec son corps, dès que chemin faisant il aura balayé les troupes de Württemberg;2 je vous en remercie de tout mon cœur. Soyez persuadé que je n'arrêterai pas ce Prince avec son corps de troupes plus longtemps que nous aurons fait ici avec les Autrichiens et ce qu'ils ont avec eux de troupes des Cercles, mais qu'alors je vous renverrai incessamment le Prince là où vous le demanderez. Il faut que j'avoue que, par les revers qui me sont arrivés contre toute mon attente, ma situation est devenue un peu critique et que, sans votre secours, j'aurais eu de la peine à m'en remettre. Grâce au Ciel que le mal n'est pas tout-à-fait sans remède ni aussi pressant que, quand même votre secours n'arriverait qu'après dix ou quinze jours, il arrivera encore assez à temps.

Ce que je vous prie, c'est de l'envoyer sur Zeitz et sur Altenburg et d'instruire le Prince héréditaire, afin qu'il m'écrive pendant sa marche, pour que je sache m'arranger avec lui au sujet de la route à tenir selon les circonstances où les choses se trouveront alors; mais jusqu'à présent je tiens celle sur Zeitz et sur Altenburg pour la plus convenable.

Quant au secours que vous m'aviez destiné de la Westphalie, je suis parfaitement du sentiment de Votre Altesse qu'il m'arriverait trop tard; aussi ne voudrais-je du tout déranger vos projets contre l'ennemi dans ces contrées-là.

J'applaudis, d'ailleurs, parfaitement à la conjecture que vous faites que ce soit un concert pris entre les cours de Versailles et de Vienne, pour l'établissement des quartiers d'hiver à leur convenance,3 de prolonger au possible le séjour de leurs années respectives sous la toile, projet que nous tâcherons cependant de faire échouer. De mon côté, je me persuade que, dès que les neiges tomberont ici, surtout dans les montagnes de Bohême, les Autrichiens se verront obligés de renvoyer au moins une grande partie de leurs troupes en Bohême, et alors j'attaquerai ce qui en restera en Saxe, pour l'en chasser et rétablir ainsi mes avantages.

Federic.4

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



1 Der Erbprinz Karl Wilhelm Ferdinand von Brannschweig-Wolfenbüttel.

2 Vergl. S. 667. Das württembergische Corps wurde am Morgen des 30. November von dem Erbprinzen bei Fulda überfallen und geschlagen.

3 Vergl. auch Nr. 11646.

4 In einem Schreiben an den Prinzen Ferdinand von Preussen, d. d. Wilsdruff 5. December, spricht der König die Hoffnung aus, dass der Prinz sich in Berlin erholen werde und fügt hinzu: „Quant aux accidents sinistres qui nous sont arrivés ici, je compte que, moyennant les moyens et les remèdes qu'il y a, de redresser le tout et de remettre les affaires en ordre.“ Ueber den Gesundheitszustand des Prinzen weitere Schreiben vom 15. und 23. December. Dem letzteren fügt der König eigenhändig hinzu: „J'espère que dans peu nous serons quitte de nos voisins.“ [Berlin. Königl. Hausarchiv.]