<168> d'agir avec toute la fermeté possible, je m'abandonne au torrent des évènements qui m'entraîne malgré moi.

Je vois, Madame, que vous n'espérez guère en la paix; vous croyez que des personnes intéressées au nouveau système de la France s'y opposeront; je dois cependant vous dire que le mal-être du royaume, étant parvenu à son comble, occasionne un cri général de la nation pour la paix, auquel ni ministre ni favori ne résiste longtemps; surtout une raison victorieuse qui doit inspirer des idées pacifiques, c'est l'épuisement des finances. Cela est certain, et vous pouvez être persuadée que les fonds pour la campagne prochaine ne sont pas trouvés, et que bien s'en faut que les Français soient en état de faire cette année de grands efforts. Ce sont là les premiers arguments pour ces politiques durs, arrogants et inhumains.

Je suis, de même, certainement persuadé que M. de Serbelloni se trompe dans ce qu'il a débité au sujet de l'Espagne.1 J'ai reçu hier une lettre de milord Maréchal, de Madrid,2 qui me marque que le roi d'Espagne était tout au plus mal disposé pour la maison d'Autriche, qu'il travaillait à la paix et que j'y trouverais mon compte. On ne paie guère des subsides pour l'entretien de 30000 hommes. L'Espagne peut avoir donné quelques secours au roi de Pologne, mais assurément ils ne seront pas considérables, et M. Serbelloni a trouvé à propos de faire cette fanfaronnade, pour inspirer du courage à ses Cercles.

Voilà, Madame, une lettre qui n'a point de fin. Je suis honteux de mon bavardage et de toutes les misères que je vous mande. J'ai suivi mon plaisir, et je n'ai pas pensé au vôtre; j'ai cru faire conversation avec vous, et cette illusion flatteuse m'a fait abuser de votre temps et de votre patience. Enfin, Madame, vous me gâtez tout-à-fait: je deviens importun, fâcheux, à charge à mes amis et insupportable à tout le monde. Si vous avez fait le mal, c'est à vous à le guérir; je prendrai en témoignage de vos bontés les corrections et les réprimandes qu'il vous plaira de me donner; ils ne feront qu'ajouter à la haute estime et à l'admiration avec laquelle je suis, Madame, de Votre Altesse le fidèle cousin et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung im Herzogl. Haus- und Staatsarchiv zu Gotha. Eigenhändig.


11907. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen berichtet, Haag 4. März, über eine geheime Unterredung zwischen ihm und dem französischen Gesandten Grafen d'Affry. Im Laufe dieser Unterredung habe d'Affry erklärt, dass er und Baron Reischach die Antwort ihrer Höfe auf die preussischengliscbe Declaration bereits seit einigen Tagen in Händen hätten, „mais qu'étant“



1 Die Herzogin hatte, Gotha 9. März, geschrieben: „Nous venons d'apprendre d'assez bonne part que le général Serbelloni doit avoir déclaré par ordre exprès de sa cour à l'armée de l'Empire que l'Espagne avait accordé à la Saxe un subside pour l'entretien de 30000 hommes.“

2 Vergl. Nr. 11903.