11905. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Freiberg, 12 mars 1760.

Les ministres de la Grande-Bretagne m'ayant fait assurer de nouveau du grand désir qu'ils avaient que les évènements de la guerre, pendant la campagne qui vient, puissent permettre à Votre Altesse d'agir en ma faveur, le cas l'exigeant,166-1 ils ont ajouté que les intentions de leur cour sur ce point vous étaient aussi connues, et que Votre Altesse y saurait procéder, sans attendre aucun ordre ultérieur. C'est ainsi que je prie Votre Altesse de vouloir bien me communiquer vos pensées si vous croyez que vous sauriez épauler mon flanc gauche du côté vers la Saxe contre l'armée des Cercles et ce que les Autrichiens y joindront de troupes, surtout en cas que les Russes voulussent exécuter le dessein qu'on leur attribue avoir pris avec les Autrichiens, savoir que les Russiens agiraient en deux différents corps, l'un pour assiéger Colberg, et l'autre pour faire le siège de Glogau, tandis qu'un corps autrichien mettrait le siège devant Cosel ou Neisse. Si ce cas arrive et que l'armée ennemie veuille mettre en exécution ce dessein, vous conviendrez qu'il ne me reste alors d'autre parti à prendre que celui d'aller m'y opposer,<167> ce qui cependant ne saurait se faire, sans m'affaiblir de ce côté-ci et de prêter le flanc à l'ennemi du côté de la Saxe.

C'est pourquoi Votre Altesse m'obligera grandement en me disant ce que, le cas supposé arrivant, je saurais me promettre de votre part.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalslabs zu Berlin.



166-1 Vergl. Nr. 11904.