<80>bien au fait de mes intentions, je laisse à votre considération si vous trouvez convenable d'en faire usage ou non.

P. S.

Aussi ne saurais-je m'empêcher de vous instruire sur une particularité que mon ministre d'État, le comte de Podewils, vient de me mander; c'est ce que le comte de Gyllenborg a mandé à Rudenschöld que, par rapport à l'alliance à faire entre moi et la Suède, lui, Gyllenborg, sentait, ainsi que tous les bien intentionnés, l'importance, l'utilité et même la nécessité de cet objet; qu'on ne demandait pas mieux en Suède que d'y pouvoir parvenir au plus tôt, et que pour lui, Gyllenborg, il y donnerait tous les soins imaginables ; mais que dans les termes où on en était avec la Russie, le poids qui déterminerait cette affaire devait nécessairement venir et partir de cette puissance; que jusqu'à présent la cour de Russie n'avait rien proposé de pareil, et qu'il était surprenant que le comte de Wachtmeister, arrivé tout nouvellement de Pétersbourg à Stockholm, n'avait jusqu'à présent fait aucune mention de cette commission; qu'au contraire les ministres de Russie, tant en Suède qu'à Copenhague, et surtout les deux Korff, dont l'un était retourné à présent en Russie, paraissaient dans une dépendance servile de Bestushew, et point du tout bien intentionnés pour moi ; qu'il ne fallait pas douter que ce ne fût par la perfidie de ce ministre que les bonnes intentions de l'Impératrice pour une pareille alliance n'étaient pas encore parvenues à la Suède, et qu'on espérait que le général Lubras à son arrivée agirait à cet égard avec plus de candeur ; que pour peu que lui, comte de Gyllenborg, fût secondé de la cour de Russie dans cette affaire, il comptait d'y réussir, mais qu'il y faudrait travailler de mon côté auprès de l'Impératrice.

J'avoue que j'ai été surpris que le comte de Wachtmeister, dont vous m'avez fait tant espérer, n'ait été chargé de rien de ce qui regarde cette alliance, ou qu'au moins jusqu'ici il n'en ait point fait usage. C'est pourquoi je veux que vous deviez éclaircir ce mystère d'iniquité, pour approfondir si Bestushew est capable de supprimer et de changer de son autorité les ordres de l'Impératrice et d'en substituer d'autres. Vous n'oublierez point de me faire votre rapport à ce sujet, sur lequel je tâcherai aussi de faire expliquer le général Lubras, quand il sera arrivé à Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.


1379. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Von dem Cabinetssecretär.

Potsdam, 5. April 1744.

„Da nach der letzteren des Herrn von Mardefeld ad manus erstatteten Relation derselbe grosse Hoffnung giebet, dass wann nur erst “