<136> de Breslau. Car si cela s'est fait, je n'ai rien à dire contre l'accommodement que l'Électeur a fait dans une situation aussi cruelle que la sienne, et je ne serai même pas contraire aux articles touchant la voix à donner au duc de Lorraine et touchant l'admission de la voix de Bohême, à condition expresse néanmoins que je sois inclus dans cet accommodement sur le pied de la paix de Breslau.

Mais si contre toute mon attente l'accommodement s'est fait à mon exclusion, il n'y aura alors rien à faire que de vous taire et de prendre le mal en patience, puisque ce ne seraient que des paroles perdues, si nous y voulions alors regimber encore.

Federic.

Nach dem Concept.


1813. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Pomsdorf, 29 avril 1745.

Mon cher Podewils. Cette lettre ici doit servir de réponse à votre apostille, dont je reçois dans le moment même le déchiffré.

Je vous envoie en premier lieu la copie de la lettre que j'ai écrite au prince d'Anhalt, par laquelle vous pourrez juger de tout le projet militaire de cette campagne. Je fais expédier un ordre secret à Boden,1 que vous ne lui délivrerez que lorsque je donnerai le signal, mais je crois cette précaution même superflue, par rapport à ma façon de procéder dans les opérations, qui vous couvre en même temps.

Quant à la Reine douairière et à ma famille, il n'est point nécessaire de leur donner l'alarme que lorsqu'il en sera temps, mais je me flatte que cela même ne sera pas nécessaire, car dès que nous aurons battu les ennemis, et qu'on les poursuivra vivement, vous verrez bientôt combien l'on pensera à soi-même en Saxe, et comment tous ces projets d'incursions s'évanouiront.

Ne parlez jamais de guerre, mon cher Podewils; avec un régiment de cavalerie et deux d'infanterie vous ne défendrez jamais Berlin.2 Si l'on veut soutenir une ville ouverte, comme l'est cette capitale, il faut 20,000 hommes et il les y faut mettre tous vingt ou rien du tout. Deux bataillons du régiment de Bredow, qui sont fort bons, et 2,000 hommes de Cratz défendront fort bien la ville contre des incursions; en tout cas je puis y ajouter un bataillon de Hellermann, qui est encore à Stettin, pour vous mettre l'âme en repos.

Comme Hacke n'est pas en état de servir encore, cette campagne, je puis lui donner le commandement de Berlin, où il fera tous les arrangements qui conviendront. J'espère de n'avoir rien oublié des points que vous me mandez. D'ailleurs, si aux cris des Saxons les Anglais se réveillent et les déhortent de leur projet, si leur timide va-



1 Nr. 1818.

2 Wie Podewils es vorgeschlagen hatte.