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1° Que le roi de Prusse conserve la Silésie comme elle lui a été cédée par le traité de Breslau, en y ajoutant les trois villes de Troppau, Jâgerndorf et Hotzenplotz;

2° Condition sine qua non: L'Empire, l'Angleterre, la Hollande, la Saxe, et toutes les puissances de l'Europe, garantiront la Silésie au roi de Prusse;

3° Le roi électeur de Saxe donnera au roi de Prusse un acte de cession sur la Silésie;

4° Le Roi s'engage de donner sa voix électorale au Grand-Duc;

5° Garantie mutuelle des États d'Allemagne entre les deux parties belligérantes;

6° Que l'on moyennera un échange entre quelques parcelles de la Silésie, enclavées dans la Lusace, avec le Fürstenberger Zoll — ou la petite ville de Fürstenberg avec sa douane située à l'Oder — qui reviendra au roi de Prusse, de sorte qu'aucune des deux parties ne perde par ce troc;

7° Tous les prisonniers seront incessamment relâchés sans rançon, et échangés avec bonne foi dans un endroit dont on conviendra; les malades et blessés, dont on donnera une liste, le seront d'abord après leur guérison;

8° La ville de Cosel, avec toutes ses fortifications qui y sont, sera remise entre les mains du roi de Prusse d'abord après la signature des préliminaires, avec ses munitions et canon, telle quelle a été pourvue du temps qu'elle fut prise;

9° Le roi de Prusse et la reine de Hongrie s'engagent mutuellement de ne point mettre d'entraves ni de chicaner dans le commerce de leurs sujets réciproques.

Voici le second projet, dont le changement ne consiste que dans le premier article : La Silésie sera sous la domination du roi de Prusse, telle quelle lui a été cédée par la paix de Breslau, mais que, pour indemniser le Roi des frais de la guerre, l'Angleterre s'engage de lui payer un million de livres sterling.

NB. Il y aura quelque chose à rabattre de cette somme, en cas que le gros de ces propositions soit accepté; mais en cas que le lord Harrington n'en voulût point du tout entendre parler, il faudra tâcher de diriger cet article-là de sorte que je ne sois plus obligé à payer les dettes qui sont affectées sur la Silésie, mais qu'elles seront dorénavant à la charge de la reine de Hongrie.

En un mot, il faut négocier là-dessus autant qu'on peut, et dès que mes troupes auront alors le pied en Saxe, l'on se prêtera à Hanovre de conclure. Il faut que vous déclariez toujours que ces opérations ne mettront aucun empêchement à la conclusion de la paix, et que toute hostilité cessera de tout côté à la signature des préliminaires. Le principal point sur lequel il faut appuyer est celui des sûretés; vous Pouvez d'ailleurs dire au lord Harrington que ma situation présente