<312> pour être placé et pour figurer, et que Villiers a été bien aise de lui faire ce plaisir-là, ou bien je croirais avec plus de vraisemblance que les Anglais craignent que je ne leur envoie quelque homme découplé dans la place d'Andrié, capable de pénétrer dans leur système et de me donner bien des lumières sur leurs desseins. Ils aiment Andrié, parceque c'est une bête qu'ils mènent à peu près comme nous faisons avec Valory, et chez nous ils ne trouveraient personne qui leur conviendrait mieux que Keith, qu'ils regardent moitié comme Anglais, qui n'a aucune idée de ce que c'est que négocier, et dont par conséquent ils feraient tout ce que bon leur semblerait; sans compter qu'il est pauvre et que c'est un article qui donne lieu à des réflexions. Vous pouvez faire mes compliments à Ginkel et dire que nous n'étions pas encore pressés sur le rappel d'Andrié, et qu'on attendrait premièrement son retour ou le choix d'un autre ministre d'Angleterre1 pour voir quel parti il me conviendrait de prendre là-dessus. J'ai ordonné à Eichel de vous envoyer la longue dépêche que j'envoie à Andrié pour cet ordinaire. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2522. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 7 février 1747.

Les deux relations que vous m'avez faites en date du 24 et du 27 du mois de janvier passé, m'ont été rendues à la fois. Comme votre post-scriptum chiffré du 24 dudit mois a occupé cette fois-ci mon attention particulièrement, je vais vous dire là-dessus que, dès que vous pourrez parler à milord Chesterfield, vous lui direz, après un compliment convenable sur l'obligation extrême que je lui avais de ce qu'il avait bien voulu si cordialement s'expliquer sur tous les doutes et sur les soupçons qu'on avait à mon égard, que, pour lui parler naturellement de l'état de mes affaires, je lui disais que j'étais dans les dispositions les plus fermes et les plus sincères de vivre cordialement et amicalement avec l'Angleterre et de remplir au pied de la lettre les engagements que j'avais avec elle; que je n'avais point d'engagements avec la France et que je n'avais aucune part ni n'en avais jamais eu à l'envoi du sieur Desalleurs à Constantinople; que je n'avais jamais suggéré aux Français de vigoureuses résolutions relativement aux Hollandais ni les avais détournés de la paix, et que d'ailleurs je n'aurais jamais voulu faire mon alliance avec la Suède au pied que la France l'aurait bien voulu; qu'après la paix de Dresde j'avais été dans la meilleure disposition du monde pour vivre en bonne harmonie avec la reine de Hongrie, mais que toutes les chicanes qu'elle m'avait faites du depuis, et l'omission



1 Als Nachfolger für Villiers.