<458> entre la cour de Dresde et moi, ce n'est point de ma faute, ayant prévenu, et prévenant encore, celle-ci en tout ce qui lui peut agréable, depuis le temps que j'ai conseillé à la France d'accepter une des filles du roi de Pologne pour la marier au Dauphin, jusqu'à ce moment-ci.

Quant à l'échec que les Français ont eu en Italie, je serais extrêmement surpris si, pour une affaire de pareille nature, ils abandonneraient encore l'entreprise d'entrer en Italie et d'y soutenir ses amis et alliés. Si les Français en ressortent après le progrès qu'ils y ont fait, ils se perdront de réputation auprès de tout le monde, et, dans des occasions comme celles-ci, il faut indispensablement qu'ils passent sur tous les contre-temps qui leur puissent arriver. Pour ce qui est du siége de Berg-op-Zoom, vous verrez qu'ils y réussiront.

Au reste, je vous recommande fort l'affaire de l'accommodement à tenter entre la Suède et le Danemark; les dépêches précédentes que je vous ai faites à ce sujet, et celles que vous recevrez encore de mes ministres du département des affaires étrangères, vous auront mis assez au fait de quoi il s'agit; et comme le ministre de Danemark vient encore de se déclarer à mon chargé d'affaires à Copenhague qu'on va découvrir ses intentions là-dessus au ministre de France, le sieur Lemaire, vous appuierez fort auprès du marquis de Puyzieulx pour qu'on instruise le sieur Lemaire à seconder de son mieux cette affaire. Je réitère encore ici les ordres que je vous ai donnés par rapport aux instances à faire auprès du marquis de Puyzieulx de ne rien confier de cette affaire au sieur de Bernstorff, qui, vendu qu'il est à la cour d'Hanovre, ne laisserait que de la gâter par les faibles ou les faux rapports qu'il en fera à sa cour, au lieu que, si la France fait passer cette négociation par les mains du sieur Lemaire, l'on en pourra espérer du succès.

Federic.

Nach dem Concept.


2735. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 11 août 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 2 de ce mois. Je n'ai rien à dire contre les réflexions que vous faites touchant la disposition de la cour de Vienne à mon égard; je n'ai jamais douté de sa mauvaise volonté, mais je me flatte que les occasions lui manqueront de la réaliser. La paix avec la France n'est pas faite, et peut-être éloignée encore. Si l'on suppose que la France s'épuisera par la présente guerre jusqu'à ne pouvoir pas aisément entrer dans une nouvelle guerre, après avoir fini la présente, il faut penser en même temps que l'Angleterre s'épuise tout de même, et qu'après la paix faite elle ne voudra plus payer de subsides à la cour de Vienne pour la soutenir à faire une nouvelle guerre. Outre cela, il faut convenir que, par la continuation d'une