<212>On nous vit, sans nous relâcher,
Assister au petit coucher
De Phébus, qui près d'Amphitrite,
La nuit, va rendre sa visite.
Enfin, marquis, par le hasard,
Ou bien quel qu'en soit le principe,
Des barbares l'épais brouillard
En moins d'un clin d'œil se dissipe.
Où sont ces brigands qu'ont vomis
Les bords glacés du Tanaïs,
Les marais empestés du Phase,
Ou les cavernes du Caucase?
Je n'aperçois plus d'ennemis.
Les voyez-vous qui sans scrupule
S'en vont fuyant vers la Vistule,
Pour cacher la honte et l'affront
Dont on a fait rougir leur front?
Qu'ils retournent dans leur repaire,
Chez les farouches animaux,
Et qu'ils déchargent leur colère
Sur cette engeance sanguinaire
D'ours et de tigres, leurs égaux.
Pour Loudon, ce vaillant Achille,
Ce Loudon, auquel le concile
Et le pape auraient accordé
L'épée et la toque bénite
Dont on décora le mérite
De Daun, à présent brocardé,
Loudon et sa troupe dorée,
Et ses soldats et ses archers,
Se sont une belle soirée