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9365. AU COLONEL DE BALBI.1

Der Oberst von Balbi berichtet: „Dans ce moment, le 15 septembre, la lettre en chiffre m'est remise.2 Le malheur arrivé au courrier est très accablant pour le comte de Wied, qui Vous a détaillé la tentative que l'on a faite auprès le maréchal de Belle-Isle et sa réponse, comme aussi que l'entrevue avec un général français n'a pu avoir lieu, le colonel Fischer3 ayant avancé des mensonges.

Ladite dépêche contenait des plans et propositions, en particulier la cession de Neuchâtel et Valangin à la Pompadour,4 pour détacher la France et Vous procurer une paix avantageuse conditionelle, [qui] fait tout. Il y avait aussi une grande relation du sieur Barbutt, de l'entretien qu'il a eu au long avec le maréchal de Belle-Isle. J'apprends que le courrier, en passant Francfort, a reçu un paquet de Freytag concernant lés mentionnés projets, avec plusieurs lettres du secrétaire du duc de Richelieu. Le paquet du comte Wied était déjà fermé, lorsque j'arrivais chez lui, contenant dix feuilles qui n'ont pu être en chiffres, à cause de leur volume et pour l'empressement de le faire partir, outre que le courrier a assuré la garantie du paquet.

Le comte Neuwied court le plus grand risque de monde, il s'est proposé de se mettre à couvert en France ou en Hollande, croyant que son comté sera pillé. Le pire est qu'il se voit obéré et sans argent et sa ruine totale. Il fait partir le chambellan Barbutt pour Paris, dont une relation fort ample de la cour de France, à l'égard du roi de [France], accompagne la dépêche du courrier. Comme il fait ce second voyage, je lui ai fait payer 800 écus et 200 à l'officier du comte Wied, qui est un homme très avisé et de bonne résolution. Le chambellan doit prévenir le mauvais effet que cette découverte pourrait causer, et chercher encore les [voies] convenables, pour porter les affaires à un accommodement.

En veillant avec attention à tout ce qui se passe, je me suis retiré dans le Westerwald, dans une vieille masure près de Freiburg, pour être en sûreté, où j'attends les ordres de Votre Majesté, par le retour de l'officier, pour m'y conformer. Le capitaine est un excellent sujet. Le marchand Wïnckelmann a avancé 1200 écus, dont le chambellan a 800, le capitaine et moi chacun 200.“

Au quartier de Kerspleben, 26 septembre 1757.

Après la lettre que le conseiller privé Eichel vous a écrite, en conséquence de mes ordres, le 24 de ce mois septembre,5 le porteur de celle-ci vient d'arriver ici et m'a fait un fidèle rapport et précis de ce que la dépêche malheureusement perdue du chasseur Nadeler avait compris. Je suis bien aise de tout ce qu'il m'a rapporté à cette occasion, et me flatte que la négociation secrète, et que je viens d'entamer directement,6 prendra peut-être consistance, à moins qu'on ne prétendra pas de cessions. Comme, entre autres, le susdit porteur m'a dit que la négociation serait bientôt faite, si je voulais me résoudre de céder à Madame de Pompadour sa vie durant la principauté de Neuchâtel et Valangin, je suis bien aise de vous dire que je ne ferais point de difficultés sur cet article, de sorte que je vous ordonne et autorise expressément, par le présent, d'en parler à vos amis là où vous êtes, et où il convient, afin qu'ils puissent hardiment insinuer et promettre à



1 Das Déchiffré der Ausfertigung führt von der Hand Balbi's den Vermerk: „Troisième lettre du Roi, reçue à Dillenburg, le 6 octobre“ .

2 Nr. 9316.

3 Vergl. S. 255.

4 Vergl. Bd. XIV, 159. 170. 185. 193.

5 Vergl. Nr. 9357.

6 Vergl. S. 369—371.