<400> perdre, pour l'amour de moi; je ne vois que des écueils et des naufrages célèbres, il ne faut point en augmenter le nombre, surtout lorsque la fermeté devient inutile contre la force.

Adieu, mon adorable sœur, puisse le Ciel verser sur vous ses plus précieuses faveurs et récompenser une vertu digne des premiers âges! Je suis avec la plus vive et sincère tendresse, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhàridig.


9390. AU LIEUTENANT-GÉNÉRAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Buttstædt, 4 octobre 1757.

Monsieur mon Cousin. La lettre que vous m'avez faite du 3 de ce mois, m'a surpris, voyant les doutes qui vous sont venus touchant la défense de la ville de Magdebourg, au cas que l'ennemi la voudrait attaquer. Votre Altesse ne se souvient-Elle pas que c'est proprement Sa fonction et le devoir de gouverneur1 d'une place qui Lui est confiée, de la défendre en temps de guerre et quand elle se voit menacée? D'ailleurs, il ne saurait s'agir d'aucune concurrence entre Elle et le général-lieutenant de La Motte,2 ni le prince héréditaire de Cassel, quand même ceux-ci seraient Ses anciens, vu que personne n'ignore que, dès qu'un gouverneur se trouve présent dans sa place, il y commande et gouverne tout, et tout ce qu'il y a en garnison dépend de ses ordres comme gouverneur et premier commandant de la place. Que Votre Altesse Se tranquillise donc sur ces difficultés et doutes qui Lui sont venus, si j'ose le dire, un peu mal à propos, et qu'Elle ne songe qu'à une bonne et honorable défense, supposé que jamais les Français voudraient entreprendre ou siège ou blocus, ce dont je doute cependant extrêmement encore, vu l'arrière-saison où nous sommes. Elle sera persuadée, au surplus, que, si le cas qu'Elle paraît craindre, existera, je ne regarderais jamais une telle entreprise avec indifférence, et que je hasarderais alors le tout pour le tout, et je crois Lui avoir marqué déjà mes intentions par rapport à ce qu'Elle aurait alors à faire.3 Je suis trop persuadé que Votre Altesse fera Sa réflexion sur tout ce que je viens de Lui alléguer, pour n'avoir plus à m'attendre d'une lettre de Sa part pareille à la ci-dessus mentionnée; étant, au reste, avec toute l'estime possible, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



1 Vergl. Bd. XI, 248.

2 Vergl. S. 254. 354.

3 Vergl. das S. 396 Anm. 2 erwähnte Schreiben des Königs vom 2. October.