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C'est aussi, en conséquence de cela, que je viens d'ordonner à mon ministre d'État et de cabinet le comte de Finckenstein de faire tenir entre vos mains un nouvelle somme de 50 000 écus, afin d'être prête et à portée, à la disposition de la Reine ma sœur, dès qu'on verra qu'elle saurait porter son effet et que les affaires de la Diète susdite continuent toujours de prendre un train désiré pour mes affaires.

Mon ministre comte de Finckenstein vous instruira plus amplement1 sur tout ce qui regarde cette nouvelle remise, aux instructions duquel vous devez vous conformer exactement, et ménager en attendant toute cette affaire avec bien de la prudence et avec un secret inviolable.

Federic.

Nach dem Concept.


12624. AU PRINCE LOUIS DE BRUNSWICK A LA HAYE.

Leipzig, 8 janvier 1761.

Vous m'avez donné tant de marques de votre amitié sincère, dans toutes les occasions qui se sont présentées pour me la prouver, que je ne saurais hésiter de m'adresser à Votre Altesse dans une occasion où j'avoue que je me trouve autant embarrassé que pressé pour remettre mon armée dans l'état qu'il faut, afin de tenir campagne cette année-ci.

Il s'agit d'une quantité de fusils et d'armes à feu dont, nonobstant les efforts que j'ai faits pour m'en procurer suffisamment, je me trouve cependant en défaut encore de quelques milliers pour réparer tout-à-fait les grandes pertes que j'en ai faites la campagne passée. Je connais parfaitement, avec toute la reconnaissance que je vous en dois, vos bonnes intentions pour moi; permettez donc que je m'adresse à vous, pour vous prier de vouloir bien informer mon ministre chargé d'affaires de Hellen s'il y a moyen de pouvoir acheter sans éclat, mais à deniers comptants, 10 à 12000 pièces de fusils avec baïonnettes, selon le calibre usité auprès de mes troupes, chez quelque marchand d'Amsterdam ou autre part en Hollande, en sorte que je puisse les faire transporter le plus promptement à Berlin.

Je demande bien des excuses à Votre Altesse de m'adresser à vous sur une pareille demande; c'est dans le moment présent un cas qui me presse et qui m'est de conséquence. Je vous aurai bien de l'obligation de cette complaisance à mon égard, et Votre Altesse pourra compter qu'il ne se présentera jamais quelque occasion où je saurai vous en marquer la parfaite reconnaissance que je vous en aurai, laquelle je n'embrasserai pas avec mille plaisirs.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Ministerialerlass an Borcke, d. d. Leipzig 9. Januar.