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Comme je viens de nommer mon ministre d'État le baron de Plotho, actuellement résident de ma part à la Diète de Ratisbonne, pour premier plénipotentiaire au congres futur à Augsburg et mon conseiller privé d'ambassade de Hæseler pour second plénipotentiaire, vous devez déclarer ceci incessamment aux ministres anglais.

Selon mon idée, que je vous communique pour votre direction, le congrès susdit ne nous mènera guère à une pacification générale, par tous les embarras et les difficultés qui l'accompagneront; voilà pourquoi je souhaiterais fort qu'en attendant que tout sera mis en train pour ce congrès, vous sauriez convenir avec M. Pitt et les autres ministres à ce que l'Angleterre et moi saurions régler et convenir secrètement des conditions préliminaires de la pacification de l'Allemagne, et que, ce concert pris et les conditions réglées entre nous et tout arrangé, on déclarât à la suite ce concert au congrès, afin qu'il soit libre à toutes les autres puissances y traitantes d'y adhérer et d'y accéder, tout cela à peu près de la même façon que cela arriva au congrès d'Utrecht. Je suis tout-à-fait persuadé que cela entraînera les autres, et que la pacification générale prendra bientôt heureusement sa consistance, qu'on ne saurait à peine espérer sans ce moyen. Mais observez surtout que, quand vous ferez goûter cette idée, il faut absolument que rien ne se fasse ni se règle à mon insu et à mon exclusion.

Au reste, je crois qu'il sera toujours bon et nécessaire que la convention à faire entre moi et l'Angleterre au sujet du subside et du nombre des troupes à me fournir dans le cas que celle-ci fît sa paix séparée avec la France, vienne à sa parfaite consistance, afin que, sans cela, je ne me vois pas placé entre deux selles. Je ne tirerai point à la courte paille sur la somme en argent de ce subside; que les ministres anglais le déterminent à sept millions d'écus s'ils veulent; si cela ne leur paraît point praticable encore, qu'ils le mettent à six millions, et en tout cas et au bout du compte vous le marchanderez à cinq millions d'écus. Je ne m'y opposerai pas, mais il me paraît nécessaire que cette convention soit réglée et achevée bientôt entre nous.

Pour finir, je vous recommande encore que vous employiez tout, afin de faire insister absolument les ministres anglais sur une suspension d'armes générale pour tout préalable.

Federic.

Nach dem Concept.


12810. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Meissen, 11 avril 1761.

J'ai reçu avec votre lettre du 9 de ce mois les dépêches que le sieur de Knyphausen m'a faites au sujet du congrès proposé par les