<373>que ma campagne passée n'ait pas eu le succès désiré, je ne resterai pour cela pas moins attaché à Elle et Ses intérêts, et que je ferai tous les efforts possibles afin que, par une campagne vigoureuse dans l'année qui vient, tout soit réparé, et Votre Majesté Impériale soutenue dans tous Ses droits si justes et légitimes.

J'ai eu la fâcheuse nouvelle que les Autrichiens ont fait une invasion dans ma Haute-Silésie, dont je viens de retourner, après y avoir fait les arrangements nécessaires afin que l'ennemi soit repoussé et obligé à se retirer; aussi espéré-je d'en pouvoir bientôt donner de bonnes nouvelles à Votre Majesté Impériale.

Ce qui me fait encore le plus de peine, ce sont les nouvelles qui me viennent de différents endroits que l'ennemi veut renforcer par un corps de troupes l'armée sous les ordres de Batthyany, et même y envoyer le maréchal Traun, pour rentrer de nouveau en Bavière pendant cet hiver. Quoique je ne doute nullement que Votre Majesté Impériale n'en soit déjà avertie, je n'ai pas pu me dispenser de L'en avertir encore et de La prier de vouloir bien assembler à temps Ses troupes, afin qu'elles ne puissent être surprises dans leurs quartiers, et pour rendre ainsi vains les efforts de l'ennemi. Je finis en assurant Votre Majesté Impériale de nouveau de l'attachement éternel et de la haute estime avec laquelle je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté Impériale le très bon frère et fidèle allié

Federic.

Nach dem Concept.


1667. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 26 décembre 1744.

Monsieur mon Frère. A mon retour de Silésie, où j'ai donné des ordres pour purger les pays d'une invasion des ennemis, j'apprends avec une surprise et une douleur extrême que le maréchal de Belle-Isle vient d'être pris et conduit prisonnier par les Hanovriens. Votre Majesté sent combien ce coup vient mal à propos pour toutes les mesures qu'il y avait à concerter. Je La prie de vouloir m'envoyer quelqu'un de confiance qui soit instruit des ordres qu'avait le maréchal de Belle-Isle ; que Votre Majesté ait la bonté d'y ajouter Ses sentiments sur les propositions de paix que l'on pourrait aventurer, sur les opérations de guerre de l'année prochaine, et, comme j'ai quelque lueur d'espérance de pouvoir gagner la Saxe, je La prie d'autoriser la même personne et de la munir de pleins-pouvoirs soit pour les avantages que ces gens voudraient avoir, soit pour des subsides, afin que, si je réussis, l'affaire puisse se finir tout de suite. Votre Majesté sent trop l'importance qu'il y a de saisir un moment comme celui-là. Si nous le laissons échapper, il ne reviendra plus. Je suspends d'ailleurs mon jugement sur l'affaire du maréchal de Belle-Isle ; Votre Majesté saura mieux que personne la façon dont il Lui