<431>

9427. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL.1

Leipzig, 17 octobre 1757.

Monsieur. Les circonstances de la marche que je fais actuellement, n'ayant pas voulu permettre que vous m'y accompagniez, je n'ai cependant pas voulu vous laisser ignorer que, sur une dépêche que le sieur Michell m'a faite2 sur la résolution que le ministère britannique a prise pour déclarer au Landgrave3 qu'on ne lui paierait plus des subsides, à moins que ses troupes n'agiraient pour le service de l'Angleterre, et qu'il ne les ferait passer dans mes États pour servir à la cause commune, je lui ai répondu . . .4

J'espère, Monsieur, que vous goûterez parfaitement ces résolutions que je viens de donner au sieur Michell, et que vous ne laisserez pas de les appuyer dans vos dépêches que vous enverrez à votre cour. Il y a encore un article sur lequel j'ai instruit mondit chargé d'affaires de faire des instances pressantes auprès des ministres d'Angleterre, savoir sur l'envoi d'une escadre anglaise dans la Baltique, le printemps prochain et dès que les opérations de l'année future commenceront. Personne ne connaît mieux que vous le grand préjudice que j'ai souffert de ce que les ministres britanniques se voyaient hors d'état de remplir mon attente sur cet article,5 l'année courante, et de réaliser la promesse qu'ils m'en avaient faite, ce qui peut-être m'aurait épargné l'invasion des forces de Russie en Prusse et empêché les Suédois de réaliser la mauvaise volonté qu'ils avaient conçue contre moi à l'instigation des Français, chose cependant qui ne laisse pas de m'embarrasser extrêmement dans la situation où je me trouve. Mais comme, malgré cela, je ferai jusqu'à l'impossible pour soutenir la cause commune, j'aimerai mieux abandonner ma province de Prusse et en retirer les troupes que j'y ai, pour notre défense commune;6 je me persuade que vous voudrez également appuyer ma susdite proposition auprès de votre cour.

Il y a un autre plan encore au sujet duquel j'ai écrit aujourd'hui7 de ma main propre au Roi votre maître, que je n'ose pas mettre ici, de peur d'accident, mais sur lequel je m'ouvrirai à vous, dès que j'aurai la satisfaction de vous revoir, qui, s'il sera approuvé et concerté de façon à être bien exécuté, pourrait fort relever nos affaires en Allemagne et soulager les États d'Hanovre.

Au reste, si cette lettre vous sera rendue un peu tard, je vous prie de l'attribuer à ce que j'ai été obligé de la laisser, à mon départ d'ici, au général major Hauss,8 avec ordre de ne pas vous l'envoyer,



1 Mitchell befand sich in Naumburg bei dem Heerestheil des Feldmarschalls Keith. Vergl. Mitchells Tagebücher bei Bisset 1. c. I, 377.

2 Vergl. Nr. 9424.

3 Vergl. Nr. 9425.

4 Es folgen, fast mit den gleichen Worten wie in dem Cabinetserlass an Michell (Nr. 9424), die Erklärungen des Königs über Englands treues Festhalten an der Allianz, über die Annahme der Subsidien und über den im Winter zu entwerfenden Operationsplan.

5 Vergl. 266. 267.

6 Vergl. S. 404. 405.

7 Sic. Vergl. Nr. 9423.

8 Der Commandant von Leipzig. Vergl. S. 420.